Une jeune migrante jouant au ballon à Tucson (Arizona), le 21 février. / NICOLE NERI / REUTERS

L’administration du président Donald Trump a chargé son ministère de la défense de trouver des installations militaires susceptibles d’accueillir 5 000 enfants migrants non accompagnés, a annoncé jeudi 7 mars l’un de ses porte-parole, le lieutenant-colonel Jamie Davis.

Le Pentagone va « identifier les lieux possibles », a-t-il précisé, ajoutant que la demande avait été présentée mardi par le ministère de la santé et que les enfants devront être hébergés jusqu’au 30 septembre.

Selon les dernières statistiques du ministère de la sécurité intérieure publiées mardi, quelque 6 825 mineurs non accompagnés ont été interpellés à la frontière sud des Etats-Unis en février, comparé à 4 968 en octobre.

La ministre Kirstjen Nielsen a prévenu, mercredi, le Congrès que l’immigration clandestine allait augmenter dans les mois à venir. C’est pour s’y préparer que le ministère de la santé, qui est chargé de la sécurité et du bien-être des enfants de moins de 18 ans non accompagnés, a demandé l’aide des militaires.

Quatre bases identifiées

Si le ministère de la santé décide qu’il est nécessaire d’utiliser des installations militaires, il devra présenter une demande formelle à cet effet au ministère de la défense, a précisé le lieutenant-colonel Davis.

En juin 2018, le Pentagone avait été chargé de recenser des installations possibles pour héberger 20 000 mineurs. Quatre bases avaient été identifiées, dont trois au Texas et une dans l’Arkansas, mais le ministère de la santé n’avait pas donné suite : aucun enfant non accompagné n’y a été hébergé depuis l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump.

Fin 2018, le ministère de la santé indiquait détenir quelque 15 000 migrants mineurs arrivés seuls aux Etats-Unis pour y retrouver des proches et échapper à la pauvreté et la violence dans leur pays.

Frustré par le refus du Congrès de lui accorder le budget qu’il réclamait pour construire un mur censé lutter contre l’immigration clandestine à la frontière avec le Mexique, Donald Trump a déclenché le 15 février une procédure d’« urgence nationale », qui lui permet de contourner les parlementaires pour débloquer des financements.

Mais il se heurte à l’opposition du Congrès, qui l’accuse d’abuser de ses pouvoirs et de créer un précédent, et qui s’apprête à voter une résolution cherchant à annuler cette procédure d’urgence.

Pourquoi le mur de Trump ne verra probablement pas le jour
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