Croquis d’audience de l’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, en fauteuil roulant, lors de l’énnoncé de sa peine par le juge T.S. Ellis III à Alexandria, en Virigine, le 7 mars. / Dana Verkouteren / AP

L’ancien directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a été condamné jeudi 7 mars à près de quatre ans de prison, après avoir été reconnu coupable de fraudes financières lors du premier procès né de la tentaculaire enquête russe.

Cette peine est nettement inférieure aux recommandations des procureurs, qui avaient suggéré au juge d’imposer entre 19 et 24 ans de prison à l’ancien lobbyiste, selon des directives fédérales d’application des peines. « M. Manafort a commis des délits graves », a déclaré le juge T.S. Ellis, qui a fixé la sentence de 47 mois dans un tribunal fédéral d’Alexandria (Virginie), en banlieue de Washington.

Le magistrat en a justifié l’apparente légèreté en expliquant que les recommandations de la justice fédérale étaient excessives et qu’elles risquaient de créer des « disparités » avec d’autres dossiers similaires.

« Aucune preuve d’une collusion »

« Ce que vous avez vu aujourd’hui confirme ce que nous disons depuis le premier jour : il n’y a absolument aucune preuve d’une collusion entre Paul Manafort et le gouvernement russe », a déclaré à la sortie du tribunal Kevin Downing, l’avocat du condamné.

En enquêtant sur les ingérences russes dans l’élection américaine présidentielle de 2016, le procureur spécial Robert Mueller s’est naturellement intéressé à Paul Manafort, qui a dirigé pendant deux mois l’équipe de campagne de Donald Trump, mais a aussi entretenu des relations d’affaires avec des Ukrainiens proches de Moscou.

M. Mueller a alors mis au jour des malversations financières antérieures à 2016, notamment la dissimulation au fisc de plus de 55 millions de dollars sur une trentaine de comptes à l’étranger. Il a également établi que Paul Manafort avait trompé des banques sur ses finances pour obtenir des prêts.