Sept personnes soupçonnées de viols et d’attouchements sexuels sur deux filles de 4 et 7 ans et leur demi-frère de 10 ans, membres de leur entourage, ont été mises en examen, a annoncé le parquet de Grenoble, jeudi 7 mars, confirmant une information du Dauphiné libéré.

La mère des enfants et leur beau-père ont été interpellés respectivement à Chambéry et Bourgoin-Jallieu. L’oncle et la grand-mère des trois enfants ont également été placés en détention provisoire, a détaillé le procureur de la République de Grenoble, Eric Vaillant.

Ils ont été mis en examen mercredi et jeudi pour viols, agressions sexuelles imposées, violences par personne ayant autorité, non-assistance, corruption ou encore non-dénonciation de mauvais traitement.

Trois autres personnes, dont l’identité n’a pas été révélée par le parquet, ont été mises en examen mercredi « pour des faits de même nature » et ont été placées sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction d’entrer en contact avec les victimes, coauteurs ou complices.

« Tous n’ayant pas accepté de répondre aux questions lors de leur interrogatoire, ils feront l’objet d’auditions ultérieures (…) et de nouvelles investigations devant être réalisées, l’information judiciaire se poursuit », a précisé le procureur.

Dix adultes interpellés

Selon Le Dauphiné libéré, qui a révélé l’affaire, dix adultes – hommes et femmes – âgés de 30 ans à 64 ans ont été interpellés et placés en garde à vue lundi matin dans le nord du département, près de Bourgoin-Jallieu.

Les faits, qui se seraient déroulés entre l’été 2016 et la fin de 2018, « et particulièrement à partir du moment où la mère des enfants s’est mise en couple » avec le beau-père, ont été révélés en septembre par l’aîné de la fratrie, a expliqué le procureur.

Une information judiciaire, ouverte le 25 octobre et confiée à la brigade de recherches de Bourgoin-Jallieu, « au regard de la qualification criminelle des faits », a donné lieu à de « nombreuses investigations d’environnement et techniques », des témoignages ayant été recueillis sur la cellule familiale.

« Soirées privées »

« Les mois passant, le garçon mais également sa sœur de 7 ans, ont fait de nouvelles révélations à leurs éducateurs, instituteurs et à leurs interlocuteurs adultes, évoquant des sévices sexuels subis de manière régulière, commis par d’autres personnes de leur entourage : mère, tante, oncle, grand-père et des amis de la famille », a détaillé M. Vaillant.

Selon le quotidien régional, les trois enfants décrivent des scènes effroyables où ils sont transformés en « jouets sexuels » lors de « soirées privées », les adultes leur faisant subir des actes sexuels, également entre eux, et même sur le chien de la famille.

Les trois enfants, qui étaient placés par l’aide sociale à l’enfance (ASE) depuis janvier 2018 pour des actes de maltraitance du couple envers l’aîné, souffrent « d’un retard de développement et de troubles du comportement ». « Mais ils avaient évolué favorablement depuis leur placement », a-t-il précisé.