Joao Bernardo Vieira II, le porte-parole du PAIGC, devant le portrait d’Amilcar Cabral, fondateur du parti, lors d’une conférence de presse à Bissau, le 11 mars 2019. / SEYLLOU / AFP

Le parti historique en Guinée-Bissau a remporté les élections législatives de dimanche, sans majorité absolue, mais il devrait pouvoir former un gouvernement grâce à des accords, selon les résultats annoncés mercredi 13 mars par la Commission nationale des élections (CNE).

Avec 47 sièges sur 102, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) manque de peu la majorité absolue, mais il a conclu mardi des accords avec de plus petites formations totalisant sept sièges, selon ces résultats provisoires qui devront encore être validés par la Cour suprême.

Le Madem-G15, formé par quinze députés frondeurs du PAIGC, qu’ils ont amputé de sa majorité dans l’Assemblée sortante, et le Parti pour la rénovation sociale (PRS, 41 députés), réputé proche d’une partie de la hiérarchie militaire, obtiennent respectivement 27 et 21 sièges. Ces deux formations, qui ont également conclu un accord politique à la veille des résultats, devraient constituer un important bloc d’opposition à l’Assemblée nationale.

Le rôle de faiseur de rois semble dévolu au Parti démocratique de Guinée-Bissau (APU-PDGB), de Nuno Gomes Nabiam, battu au second tour de l’élection présidentielle de 2014 par José Mario Vaz. Ses cinq sièges peuvent faire basculer la majorité absolue dans un sens ou dans l’autre.

Vers une élection présidentielle

« Le vote s’est déroulé dans un climat pacifique. Il n’y a pas de contestation pour l’instant », a déclaré le président de la CNE, Pedro Sambu. La population et la communauté internationale espèrent que ce scrutin contribuera à résoudre la crise que traverse le pays depuis le limogeage par le président Vaz, en août 2015, de son premier ministre de l’époque, Domingos Simoes Pereira, chef du PAIGC, dont M. Vaz est pourtant issu.

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Le succès du PAIGC, s’il se confirme, pourrait conduire à une nouvelle confrontation avec M. Vaz, qui a marqué sa préférence pour le PRS, alors qu’une élection présidentielle est prévue d’ici à la fin du premier semestre dans ce régime hybride faisant exception en Afrique de l’Ouest, où le présidentialisme est la norme.

« Rien ne dit que ces élections permettront de résoudre les problèmes qui minent le pays », avait prévenu en décembre le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, rappelant que la future révision de la Constitution appuyée par la communauté internationale vise à clarifier les rôles respectifs des deux têtes de l’exécutif.