Les forces de l’ordre sont intervenues 420 fois en 2018 à la suite d’appels via des « téléphones grave danger » mis à disposition de femmes menacées ou victimes de violences conjugales. Ce chiffre a quasiment doublé en un an (282 interventions en 2017).

Le dispositif, un mobile avec une touche directe pour appeler les secours, a été lancé début 2011 dans le Bas-Rhin et en Seine-Saint-Denis, avant d’être étendu à l’ensemble du territoire en 2014, pour protéger les femmes victimes de violences conjugales. Il est attribué par le procureur de la République en cas de grave danger menaçant une victime de violences dans le cadre conjugal ou de viol, pour une durée de six mois renouvelable.

837 téléphones déployés

Au 31 décembre 2018, 837 « téléphones grave danger » (TGD) ont été déployés (756 en métropole, 71 en outre-mer), soit une progression de 54,14 % par rapport à 2017.

En 2016, ces interventions avaient permis de mettre en sécurité les bénéficiaires et d’interpeller à 36 reprises les auteurs des violences sur les lieux. Parfois, le téléphone peut aussi être déclenché à la vue du mari violent dans la rue sans qu’aucune infraction ne soit commise. « Les policiers ou gendarmes interviennent quoi qu’il arrive », rappelle le ministère de la justice.

Le nombre d’alertes TGD enregistrées du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2018 est de 12 417 : un nombre important qui prend en compte les appels pour agression ou menace, des tests à faire régulièrement, des appels pour indiquer un déménagement ou vacances…

En France, une femme meurt en moyenne tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-compagnon. Le 3 mars, Julie Douib, 34 ans et mère de deux enfants, a été tuée par balles par son ex-compagnon : elle est la 30e victime de féminicide en 2019 en France.