La « grève du zèle » des douaniers à Calais a provoqué de nombreux bouchons, jeudi 14 mars. / DENIS CHARLET / AFP

Alors que la situation politique se complique à Londres à l’approche du Brexit – le 29 mars –, les douaniers français poursuivent, jeudi 14 mars, leur « grève du zèle » à Calais, qui dure depuis dix jours désormais. Ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et demandent l’augmentation de leur allocation complémentaire, mais aussi une hausse des effectifs à l’approche de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE).

Ils ont ainsi renforcé depuis début mars les contrôles aux frontières, entraînant notamment des temps d’attente importants pour les poids lourds en partance pour l’Angleterre. En début d’après-midi jeudi, une file de camions patientait, à l’arrêt, sur 6 kilomètres sur l’A16 en direction du site d’Eurotunnel, et le mouvement provoquait des ralentissements sur 14 kilomètres au total, selon la préfecture du Pas-de-Calais.

Plus de 1 700 poids lourds stationnaient eux dans les quatre zones de stockage installées par les autorités sur l’A16 et l’A26. Des mesures de déviation et de déroutage étaient mises en place pour les camions de plus de 7,5 tonnes et sur l’A16, au niveau de Ghyvelde (Nord), des poids lourds étaient même contraints de faire demi-tour vers la Belgique. Certains accès à l’autoroute A16 avaient par ailleurs été fermés, y compris pour les voitures.

700 douaniers supplémentaires

Interrogé sur France Info jeudi matin, le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, a assuré vouloir poursuivre les discussions avec les représentants des douaniers. « Il est normal que, dans cette situation particulière, les syndicats essayent d’obtenir des choses qu’ils n’ont pas obtenues auparavant, a-t-il estimé. On doit continuer de discuter avec eux. »

Le ministre a toutefois rappelé que l’Etat se trouvait en situation « de déficit », avec une « dette publique importante », et avait déjà fait des efforts en prévision du Brexit :

« Nous avons augmenté de 700 le nombre de douaniers, pour faire face à un Brexit “hard” le 29 mars s’il devait avoir lieu. »

Pour mettre fin à cette « grève du zèle », le ministère avait proposé mardi une enveloppe de 14 millions d’euros, financée sur le budget de Bercy. Ce geste a été jugé insuffisant par les syndicats de douaniers, qui ont décidé de poursuivre leur mouvement. Sur France info, Gérald Darmanin a dit comprendre les inquiétudes liées au Brexit tout en appelant à « éviter de dire des contrevérités ». « Par exemple : la “grève du zèle” touche les camions qui arrivent dans la région des Hauts-de-France » pour aller « en direction de l’Angleterre ».

Or « il n’y aura pas de files de camions sur les autoroutes françaises puisque nous n’allons pas contrôler les camions qui vont en Angleterre : ce sera le travail des Anglais. Nous, nous allons contrôler les camions qui viennent de l’Angleterre », a-t-il précisé.

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