Mgr Luigi Ventura, en 2010 à Lourdes. / REMY GABALDA / AFP

Un troisième homme a porté plainte, lundi, pour agression sexuelle contre le représentant du Vatican en France, Mgr Luigi Ventura, a appris l’Agence France-Presse (AFP) mercredi 13 mars de source proche du dossier, confirmant une information d’Europe 1.

Celui-ci a rapporté à la police judiciaire parisienne avoir subi des mains aux fesses appuyées de la part de l’évêque, tout comme les premiers plaignants. Les faits se sont déroulés lors d’une rencontre de la communauté italienne à Paris en 2018.

Le prélat italien de 74 ans est déjà visé par une enquête pour « agressions sexuelles » depuis le 24 janvier, à la suite d’un signalement de la mairie de Paris.

Cette dernière avait rapporté qu’un cadre municipal d’une trentaine d’années s’était plaint « d’attouchements sexuels, de mains aux fesses assez poussées » de la part de Mgr Ventura, au cours d’une cérémonie de vœux à l’Hôtel de Ville, le 17 janvier.

Par la suite, un deuxième plaignant, ancien agent de la mairie, a dénoncé des faits similaires commis « lors de la même cérémonie de vœux, mais un an plus tôt », selon une source dans l’entourage de la mairie.

« Avoir subi les mêmes gestes »

Diplomate de carrière du Vatican, Mgr Ventura occupe le poste de nonce apostolique depuis 2009 à Paris. Il est chargé des relations du Saint-Siège avec les autorités françaises d’une part et avec les évêques de France d’autre part, pour lesquels il participe au processus de nomination.

Compte tenu de ses fonctions, il bénéficie de l’immunité diplomatique et ne peut être entendu sous contrainte par les enquêteurs. Les plaignants et leurs avocats ont écrit au Quai d’Orsay pour exiger que Paris demande au Vatican de lever cette protection.

Au moment de la révélation de cette enquête, ouverte sur fond de multiples scandales sexuels touchant l’Eglise catholique, le journal La Croix avait recueilli d’autres témoignages de jeunes hommes, dont beaucoup proches de l’Eglise, qui « disent avoir subi les mêmes gestes » de la part de Mgr Ventura. Pour « ces faits supposés, tous datés de moins d’un an », ils « n’ont pas porté plainte, pour des raisons diverses », écrit le quotidien.

Au Canada, une plainte pour des faits similaires mais remontant cette fois a 2008, a aussi été déposée auprès de la nonciature apostolique contre Mgr Ventura, qui y fut en poste de 2001 à 2009.