Vincent Bolloré (à gauche) et Cyrille Bolloré (à droite), lors de l’assemblée générale de Vivendi le 19 avril 2018 à Paris. / ERIC PIERMONT / AFP

Cyrille Bolloré succède comme PDG à son père, Vincent Bolloré, à la tête du groupe du même nom, qui l’a annoncé dans un communiqué jeudi 14 mars, moins d’un an après que Yannick Bolloré a pris la présidence du conseil de surveillance de Vivendi.

Le groupe a en outre annoncé que son conseil avait nommé à l’unanimité Cyrille Bolloré au poste de PDG, fonction jusque-là exercée par Vincent Bolloré. « Le conseil d’administration a remercié M. Vincent Bolloré pour le travail accompli pour le développement de la société Bolloré depuis 38 ans », peut-on lire dans un communiqué publié par le groupe.

Soupçons de corruption

L’industriel breton continue ainsi d’organiser sa succession avec ses fils, en vue de son départ à la retraite prévu pour 2022, année marquant à la fois ses 70 ans et les 200 ans de son groupe. Il avait amorcé cette passation en avril 2018, dans un contexte judiciaire mouvementé. Le milliardaire avait alors été entendu dans une enquête sur des soupçons de corruption autour des activités de son groupe au Togo et en Guinée.

Les magistrats soupçonnaient alors les dirigeants du groupe d’avoir utilisé leur filiale de communication Havas pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains en assurant des missions de conseil et de communication sous-facturées. Et ce, dans un seul objectif : obtenir les concessions portuaires des lucratifs terminaux à conteneurs.

Dans un communiqué publié en avril, le groupe Bolloré avait démenti « formellement que sa filiale de l’époque SDV Afrique ait commis des irrégularités. Les prestations relatives à ces facturations ont été réalisées en toute transparence ».

Six mois plus tard, le groupe Bolloré a été mis en examen pour « corruption ».

Soupçons de corruption : qu’est-il reproché à Vincent Bolloré ?
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