Facebook est sous pression depuis le scandale Cambridge Analytica. / Thibault Camus / AP

Quel accès aux données de ses utilisateurs a réellement accordé Facebook à ses partenaires, et dans quelles conditions ? Des procureurs fédéraux à New York ont lancé une enquête pénale à ce sujet, a révélé le New York Times mercredi 13 mars. C’est ce quotidien américain qui avait dévoilé, en décembre, des informations sur des partenariats entre Facebook et d’autres grandes entreprise du numérique, incluant des partages de données.

Le New York Times expliquait alors, entre autres, que Spotify avait eu accès aux messages privés de ses utilisateur sur Facebook ; Yahoo!, aux publications des amis de ses utilisateurs ; Apple, aux contacts Facebook d’utilisateurs de ces produits... Des partenariats de ce type auraient été noués avec plus de 150 entreprises, selon le journal américain.

Facebook avait alors expliqué que la plupart de ces accès avaient pour unique objectif de faire fonctionner certains services – si le service de streaming musical Spotify avait accès aux conversations privées, c’était pour permettre aux utilisateurs de s’échanger des morceaux de musique par ce canal, assure l’entreprise. Idem : pour que l’application Facebook fonctionne sur un iPhone par exemple, un accès aux données est techniquement nécessaire.

Le consentement en question

Les questions en suspens sont celles de l’usage réel qu’ont fait ces entreprises partenaires des données auxquelles elles avaient accès. Mais aussi du consentement des utilisateurs : ont-ils donné leur accord pour ce type d’accès ?

Le New York Times précise dans son article de mercredi qu’un grand jury à New York a exigé d’au moins deux importants fabricants de smartphones qu’ils fournissent les documents qu’ils possèdent à ce sujet. « Nous coopérons avec les enquêteurs et prenons ces investigations au sérieux », a déclaré un porte-parole de Facebook. « Nous avons fourni un témoignage public, répondu à des questions et promis que nous continuerions. »

Un an après le scandale Cambridge Analytica – une entreprise britannique spécialiste de l’influence politique qui a indirectement aspiré les données de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook – le réseau social reste toujours sous pression sur la question des données personnelles.