Dans le cadre de l’enquête ouverte pour « agressions sexuelles » contre Luigi Ventura, représentant du Vatican en France, le parquet de Paris a demandé la levée de son immunité diplomatique, a-t-il fait savoir à l’AFP, confirmant une information de La Croix.

Cette demande de levée immunitaire vise à pouvoir auditionner Mgr Ventura, qui bénéficie, de par son poste, de l’immunité diplomatique et ne peut donc être entendu sous contrainte par les enquêteurs. Depuis 2009, celui-ci est en effet chargé des relations du Saint-Siège avec les autorités françaises d’une part et avec les évêques de France d’autre part, pour lesquels il participe au processus de nomination.

Trois plaintes ont été déposées ces dernières semaines contre le religieux. L’affaire a éclaté en février lorsque Le Monde a révélé l’ouverture d’une enquête fin janvier pour « agressions sexuelles » par le parquet de Paris contre Mgr Ventura, à la suite d’un signalement de la mairie de Paris.

« Mains aux fesses assez poussées »

La municipalité avait rapporté qu’un cadre municipal d’une trentaine d’années s’était plaint « d’attouchements sexuels, de mains aux fesses assez poussées » de la part de Mgr Ventura, au cours d’une cérémonie de vœux à l’Hôtel de ville, le 17 janvier. Par la suite, un deuxième plaignant, ancien agent de la mairie, a dénoncé des faits similaires commis « lors de la même cérémonie de vœux, mais un an plus tôt », selon une source dans l’entourage de la mairie. Puis un troisième homme a porté plainte lundi également pour « agression sexuelle ». Celui-ci a rapporté à la police judiciaire parisienne avoir subi des mains aux fesses appuyées de la part de l’évêque, tout comme les premiers plaignants. Les faits se sont déroulés lors d’une rencontre de la communauté italienne à Paris en 2018.

Les plaignants et leurs avocats avaient écrit au Quai d’Orsay pour exiger que la France demande au Vatican de lever cette protection diplomatique. Mais il existe plusieurs étapes avant que l’immunité diplomatique soit levée. Dans ce type de procédure, la demande est transmise au parquet général de Paris, avant de passer par le ministère de la justice qui la transmet au Quai d’Orsay. Le ministère des affaires étrangères doit ensuite la relayer à l’Etat concerné, soit le Vatican.