Des jeux vidéo Nexon. / Paul Sakuma / ASSOCIATED PRESS

L’acquisition de Nexon se précise. Selon les dernières rumeurs, cinq repreneurs auraient été retenus par le géant sud-coréen des jeux vidéo : le fonds d’investissement Bain Capital, le couple formé par le fonds MBK Partners et le spécialiste des jeux vidéo numéro deux sud-coréen Netmarble, une société de capital-risque non identifiée, le géant chinois des nouvelles technologies Tencent, qui a des accords de licence pour distribuer des jeux de Nexon en Chine, et le sud-coréen Kakao, spécialiste des réseaux sociaux et des services en ligne. Kakao s’inquiéterait de voir partir à l’étranger la perle locale qu’est Nexon.

Un temps évoquées, les candidatures des américains Electronic Arts et Amazon n’auraient pas été retenues pour cette opération estimée à 15 000 milliards de wons (11,7 milliards d’euros) et qui devrait représenter la plus grosse acquisition jamais vue en Corée du Sud. L’étude des candidatures devrait commencer début avril. La vente, quant à elle, devrait être annoncée officiellement en octobre.

Vente surprise

Révélée début janvier, la mise en vente a surpris. Le fondateur du groupe en 1989, Kim Jung-ju, souhaite céder 98,64 % des parts dans NXC Corp., la maison mère de Nexon. M. Kim détient personnellement 67,49 % des actions. Sa femme, Yoo Jung-hyun, en possède 29,43 %. La société personnelle de M. Kim, Wisekids, est propriétaire de 1,72 %.

Le 12 février, la compagnie a annoncé des résultats record en 2018 grâce aux solides ventes de jeux en ligne à l’étranger. Ses bénéfices ont bondi de 9 % sur un an pour atteindre 980,6 milliards de wons et les ventes ont augmenté de 8 % pour atteindre 2 500 milliards de wons.

La popularité continue des jeux en ligne Dungeon Fighter ou encore MapleStory, associée à celle de nouveaux jeux pour smartphones, tel MapleStory M, a contribué aux résultats, a annoncé la société.

Un procès pour corruption

Ni M. Kim ni la direction du groupe n’ont communiqué sur les raisons de la session. Selon le site sud-coréen Hankyung, le dirigeant serait fatigué des règles toujours plus strictes encadrant son activité et du procès pour corruption, intenté en 2016, après des révélations selon lesquelles il aurait versé 920 millions de wons (719 000 euros) de pots-de-vin à Jin Kyung-joon, un ami d’enfance devenu procureur. Mais, faute de preuves, il est sorti innocenté de ce procès. Un jugement controversé qui avait suscité des protestations et des mouvements de lutte contre la corruption.

Il n’est pas non plus exclu que M. Kim ait d’autres projets. En tant que business angel, il a investi dans des domaines variés. En 2013, il s’est associé à Moon Express, une société californienne spécialisée dans l’exploration lunaire, par la suite sélectionnée par la NASA pour son projet Lunar Catalyst de véhicule pouvant atterrir sur la Lune. Kim Jung-ju a également investi dans Lit Motors, start-up américaine engagée dans la mise au point de véhicules électriques, ou encore dans Exo, également américaine, qui produit des barres protéinées à base de crickets.