Les sondages donnent à Zuzana Caputova une légère avance. / Petr David Josek / AP

Les bureaux de vote ont ouvert à 7 heures, samedi 16 mars, pour le premier tour de l’élection présidentielle en Slovaquie. Le scrutin pourrait porter à la tête de l’Etat Zuzana Caputova, 45 ans, une avocate libérale environnementaliste, critique d’un gouvernement mis à mal par l’affaire du meurtre de Jan Kuciak journaliste d’investigation.

Le journaliste avait, entre autres, enquêté sur des affaires de fraude impliquant des hommes d’affaires liés au monde politique slovaque. Il s’était également penché sur les liens présumés entre la mafia italienne et des entreprises slovaques.

Selon l’ultime enquête d’opinion publiée il y a quinze jours, Zuzana Caputova, membre du Parti progressiste, qui ne dispose d’aucun siège au Parlement, était créditée de 52,9 % des voix. Son plus proche rival, le commissaire européen Maros Sefcovic, 52 ans, soutenu par le parti du SMER-SD (centre gauche) au pouvoir, obtiendrait 16,7 % des suffrages.

Deuxième tour le 30 mars

Appuyée par le président sortant Andrej Kiska, Mme Caputova appelle à « lutter contre le mal » et veut rétablir la confiance dans l’Etat. Elle pourrait bénéficier d’un coup de pouce de dernière minute, après l’annonce jeudi de l’inculpation, jeudi, de l’homme d’affaires Marian Kocner, soupçonné d’avoir des liens avec le SMER-SD, et accusé d’avoir ordonné le meurtre du journaliste.

Cependant, les électeurs pourraient aussi interpréter cette inculpation comme un signe du bon fonctionnement du gouvernement.

Une victoire de Mme Caputova, libérale proeuropéenne, marquerait une rupture avec l’émergence des forces populistes en Europe. Onze autres candidats participent à cette élection, mais personne ne semble en mesure de l’emporter au premier tour. Le deuxième est prévu le 30 mars.

En Slovaquie, le président ne peut prendre de décisions au quotidien, mais dispose d’un droit de veto pour la désignation des procureurs et des juges, ce qui est fondamental dans la lutte anticorruption.