Dans une tribune publiée dimanche par le Telegraph, Theresa May met en garde les députés britanniques. Un retard dans la mise en œuvre du Brexit forçant le Royaume-Uni à participer aux élections européennes de mai sera « interprété comme le symbole flagrant de l’échec collectif du Parlement », prévient-elle. La première ministre ajoute que, si les députés ne soutiennent pas son projet d’accord avant le sommet du Conseil européen de jeudi, « nous ne quitterons pas l’Union européenne avant plusieurs mois, voire jamais ».

Corbyn parie sur un échec

Jeremy Corbyn, le dirigeant de l’opposition travailliste britannique, annonce que son parti déposera une motion de censure contre le gouvernement de Theresa May si la première ministre est de nouveau mise en échec sur l’accord de Brexit qu’elle a négocié avec les Européens.

« Nous avons déjà eu un vote de confiance », a rappelé Jeremy Corbyn, sur Sky News, dimanche 17 mars. La motion du Labour, mi-janvier, avait alors été rejetée par 325 voix contre 306. « Le gouvernement va semble-t-il soumettre une nouvelle fois ses propositions devant le Parlement cette semaine. Je pense qu’il sera une nouvelle fois mis en échec (…). A ce stade, je pense qu’une motion de censure serait appropriée ; à ce stade, nous devrions dire qu’il doit y avoir des élections générales. »

Le chef de l’opposition a également souligné que les travaillistes ne soutenaient « pas du tout » l’accord de Brexit tel que négocié avec les Européens et dont il a proclamé qu’il était « mort » mardi dernier après son nouveau rejet à la Chambre des communes.

Theresa May, conformément à la série de votes de la semaine passée aux Communes, a annoncé qu’elle se donnerait jusqu’à mercredi pour tenter de faire approuver par le Parlement de Westminster l’accord de sortie de l’Union européenne, soit avant le Conseil européen des 21 et 22 mars.

Mais si le gouvernement et le Parlement ne parviennent pas à s’entendre sur l’accord, le secrétaire d’Etat au commerce international, Liam Fox, a déclaré dimanche sur Sky News que le Parlement prendrait le contrôle de la procédure de divorce avec les Européens.

Par deux fois déjà, la Chambre des communes a rejeté l’accord de retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne (par 432 voix contre 202 le 15 janvier, puis par 391 voix contre 242 mardi 12 mars). Theresa May a besoin des voix de 75 parlementaires supplémentaires pour renverser la donne.