Maxime Lopez, à gauche, lors du match face à Amiens. / JEAN-PAUL PELISSIER / REUTERS

Il ne donnera pas son pronostic pour le match. Un Marseillais à Paris doit rester discret et il a déjà eu le temps de l’apprendre à ses dépens. Julien Lopez, 27 ans, milieu de terrain offensif du Paris FC, en Ligue 2, aura toutefois un regard très attentif sur le match entre le PSG et l’OM, disputé au Parc des Princes, dimanche 17 mars. Normal. Son petit frère Maxime, 21 ans, l’un des symboles du renouveau actuel de l’OM, devrait de nouveau être titularisé pour cette rencontre jamais comme les autres.

Après une carrière amateur, qui l’a mené d’Albi à l’US Consolat en passant par Fréjus, Julien Lopez a posé ses bagages en Ile-de-France en 2017. Avant de découvrir le monde professionnel après la montée du Paris FC en Ligue 2. Nouveau monde et nouvelle vie pour le natif de Marseille. « C’était compliqué au début, confesse-t-il. Je suis arrivé en été, mais l’été à Paris n’est pas le même qu’à Marseille, il pleuvait beaucoup. Ma période d’adaptation a duré de juin à septembre. Maintenant, je suis très bien à Paris. »

Moins ambitieux que son frère

Dépaysé à ses débuts, chambré par ses coéquipiers puis par ses potes marseillais, Julien Lopez a très vite trouvé ses marques, également « surpris par le nombre de supporteurs marseillais à Paris ». Désormais épanoui dans son nouveau club, il suit de près la carrière de son frère, revenu en grâce dans le club olympien après une saison 2017-2018 compliquée, où il a subi la concurrence de Luiz Gustavo et de Morgan Sanson. « Cela fait partie de l’apprentissage d’une carrière, philosophe Julien. Il a répondu présent sur le terrain et ce sont des épreuves qui vont lui servir pour l’avenir. »

Ou la crise de croissance d’un minot pur jus rapidement annoncé dans les plus grands clubs européens lors de ses débuts professionnels en 2016. Sa qualité de passe et sa vision du jeu, couplées à sa petite taille (1,67 m), ont précipité les comparaisons hasardeuses avec Xavi ou Iniesta. Une pression supplémentaire dans un club qui n’en manque pas. « A Marseille, les joueurs sont les rois du monde quand l’OM gagne. Par contre, quand ça ne marche pas, il faut avoir les reins solides. Il leur a fallu du mental quand les supporteurs se sont retournés contre eux. Il faut le vivre pour le comprendre. »

Cette force de caractère n’est pas une surprise pour Julien Lopez, tant son frère « a été ambitieux dès son plus jeune âge. C’est sa force, il savait ce qu’il voulait : jouer à l’OM et disputer la Ligue des champions. Moi, je l’étais moins, j’ai manqué un peu d’ambition. Nous avons des caractères opposés. »

Signe du retour en grâce du milieu de terrain marseillais, Maxime Lopez vient de retrouver le groupe des Bleuets pour deux matchs amicaux de préparation à l’Euro 2019 Espoirs. Le petit relayeur avait régulièrement été appelé lors des qualifications à l’Euro des moins de 21 ans (16-30 juin en Italie et Saint-Marin), mais le sélectionneur Sylvain Ripoll l’avait laissé de côté lors du dernier rassemblement en novembre 2018.

« C’est une fierté de le voir au Vélodrome »

Maxime Lopez, titularisé 18 fois cette saison, a réussi à convaincre son entraîneur Rudi Garcia depuis le début de l’année 2019, poussant Luiz Gustavo, pilier de l’équipe la saison passée, et Kevin Strootman, recrue phare de l’OM cet été, sur le banc.

Pour le plus grand plaisir de Julien Lopez, qui ne rate aucun match de son frère : « J’essaye de voir le plus de matchs possible au Vélodrome, je fais des allers-retours réguliers à Marseille. C’est une fierté de le voir au Vélodrome, avec le maillot de mon équipe favorite. C’est inexplicable. » Angers, Amiens, Saint-Etienne, Dijon… il n’hésite pas non plus à faire des déplacements avec leur mère pour assister aux matchs du cadet de la famille. « Chez nous le foot est une passion, même en vacances on a du mal à décrocher… »

Une passion qu’il peine à retrouver en Ile-de-France ? S’il n’ose pas la comparaison avec Marseille, Julien Lopez se remémore avec délectation une rencontre face au RC Lens disputée devant 9 000 spectateurs. « Il y a beaucoup de passionnés de foot ici. Il faut les attirer au stade mais ça ne passe que par de bons résultats. » Le Marseillais est en tout cas persuadé qu’il y a de la place pour plusieurs clubs franciliens en Ligue 1 et que l’omnipotence du PSG « n’empêche personne de monter à l’échelon supérieur. C’est une fausse excuse, les autres clubs doivent mettre les moyens, c’est tout ».

Aujourd’hui sur le flanc pour une blessure à la cuisse, Julien Lopez veut se replonger rapidement dans une fin de saison qui s’annonce haletante pour son club, actuel 5e de Ligue 2, et qui peut toujours rêver d’une montée dans l’élite. Avec la perspective d’affronter son frère la saison prochaine, lui avec le maillot du PFC, Maxime avec celui de l’OM ? « Ce serait un rêve… »