Depuis fin 2015, Alteo a cessé ses rejets en mer de boues rouges solides, mais l’entreprise y rejette toujours un effluent liquide / BORIS HORVAT / AFP

Les rejets de l’usine d’alumine Alteo de Gardanne vont faire l’objet d’une information judiciaire, ouverte par le pôle santé du tribunal de grande instance de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône, notamment pour « infraction à la législation sur les installations classées », a fait savoir le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux, lundi 18 mars. L’information porte sur la période du 21 juin 2012 à juillet 2018.

Huit plaignants avaient porté plainte contre X pour mise en danger de la vie d’autrui afin de faire cesser les rejets de cette usine qui a notamment déversé des « boues rouges » pendant des décennies dans le parc national des Calanques.

Des habitations recouvertes de poussières rouges

Depuis fin 2015, Alteo a cessé ses rejets en mer de boues rouges solides, mais l’entreprise y rejette toujours un effluent liquide. Les rejets solides sont désormais stockés sur un terrain, sur le site de Mange-Garri, à Bouc-Bel-Air, près de Gardanne.

Les plaignants, parmi lesquels des riverains de la zone de stockage, un pêcheur de La Ciotat, ainsi que l’association de protection de l’océan ZEA, estiment que les rejets liquides demeurent dangereux pour le milieu marin tout comme les boues stockées à proximité de l’usine et dont les poussières, un jour de fort mistral, avaient recouvert de nombreuses habitations.

En 2018, la justice a réduit de deux ans, à fin 2019, le délai accordé à l’usine pour mettre ces rejets liquides en conformité avec les normes environnementales.