Le cardinal Barbarin (gauche) reçu par le pape François le 26 avril 2017 au Vatican. / VINCENZO PINTO / AFP

Le cardinal Barbarin, condamné par la justice française à six mois de prison avec sursis pour n’avoir pas dénoncé des agressions sexuelles commises par un prêtre sur des mineurs, remettra lundi 18 mars sa démission au pape François.

Dans un court message diffusé sur Twitter, la semaine dernière, le diocèse de Lyon précise que, « répondant à la demande du cardinal Philippe Barbarin, le Saint-Père le recevra en audience privée à 10 heures ».

François est ensuite libre d’accepter ou de refuser cette démission. Le diocèse de Lyon a précisé que le souverain pontife ne rendrait pas sa réponse le 18 mars au cardinal Barbarin, mais que celle-ci lui serait communiquée plus tard par téléphone.

Le père Preynat en attente de son procès

Le 7 mars, le tribunal correctionnel de Lyon a condamné le prélat à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé à la justice le père Preynat, prêtre pédophile poursuivi pour agressions sexuelles sur de jeunes scouts dans les années 1980 et 1990 et ne pas l’avoir écarté de son poste. Le père Preynat est en attente de son procès.

Les avocats du cardinal Barbarin ont fait savoir dans la foulée qu’ils faisaient appel de cette décision. La décision du tribunal est, d’ailleurs, apparue comme une surprise, le parquet ayant classé l’affaire sans suite dans un premier temps.

Lors de l’audience qui s’est tenue du 7 au 10 janvier à la suite de la citation directe de trois anciennes victimes du père Preynat, le parquet n’avait pas demandé au tribunal d’entrer en condamnation contre le cardinal.

Un coup de tonnerre pour l’Eglise

Archevêque de Lyon depuis 2002, cardinal depuis 2003, primat des Gaules, Mgr Barbarin est le plus haut dignitaire catholique français et sa condamnation a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Avant lui, deux évêques ont déjà été condamnés pour des faits similaires en 2001 et 2018 mais, depuis trois ans, le scandale lyonnais incarne la crise de l’Eglise face à la pédophilie.

Le jugement reproche au religieux – qui avait martelé durant le procès, début janvier, n’avoir « jamais cherché à cacher, encore moins à couvrir ces faits horribles » – d’avoir « fait le choix en conscience » de ne rien dire aux autorités judiciaires « pour préserver l’institution à laquelle il appartient ».