Angel Di Maria célèbre son deuxième but face à l’OM, le 17 mars, au Parc des princes. / Christophe Ena / AP

Il voulait le tirer, a négocié jusqu’au bout, mais Mbappé n’a rien cédé. Mal en a pris à l’attaquant international français qui en ratant son penalty dans les arrêts de jeu de la rencontre face à l’OM a peut-être privé Angel Di Maria d’un triplé inédit dans un Classique. Pas rancunier, l’Argentin est venu féliciter son coéquipier au coup de sifflet final. Il devrait s’en remettre car il a réalisé un match de maître dans la victoire du PSG face à l’OM (3-1), dimanche 17 mars au Parc des Princes.

Dix jours après la cruelle désillusion face à Manchester United et l’élimination en huitièmes de finale de la Ligue des champions, Angel Di Maria a permis à son équipe de se sortir d’un match qui fleurait bon le piège et qu’il était impératif de remporter pour préserver la paix sociale dans les tribunes du Parc des princes.

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Il a surtout confirmé qu’il avait retrouvé son meilleur football cette saison, celui qui lui avait permis d’être un maillon essentiel de la conquête de la Decima (10e Ligue des champions) du Real Madrid en 2014 et que les supporteurs parisiens n’entrapercevaient que par intermittence depuis son arrivée dans la capitale en 2015.

Brillant en l’absence de Neymar et de Cavani

Avec « El Fideo » (la nouille), brillant lors du match aller face aux Red Devils, pas plus coupable que les autres lors de la catastrophe du retour, un autre monde existe en dehors de la « MCN » (Mbappé-Cavani-Neymar). Si son compère de l’attaque Kylian Mbappé capte toute la lumière depuis les blessures du Brésilien et de l’Uruguayen, c’est bien Angel Di Maria qui a pris le jeu offensif du PSG en main, sans rechigner aux ingrates tâches défensives. Auteur de six buts et trois passes décisives depuis janvier, il a livré face à l’OM une prestation de haut vol qui restera dans les très bons souvenirs de ses années parisiennes.

Sa première merveille est intervenue en fin de première mi-temps suite à un corner en faveur de l’OM, bien repoussé par Thiago Silva. L’Argentin a sorti le ballon devant sa surface entre trois défenseurs marseillais et poursuivi sa course sur soixante mètres. Bien lancé en profondeur par Kehrer, il a contrôlé le ballon d’un maître talon avant de servir dans un timing parfait Mbappé qui ne s’est pas fait prier pour ouvrir le score (45e+2).

C’est encore lui qui a remis son équipe sur les bons rails après l’égalisation de l’OM au bout de 27 secondes en seconde mi-temps. D’abord en redonnant rapidement l’avantage à son équipe d’une superbe frappe du gauche dans le petit filet (2-1, 56e). Ensuite en provoquant le carton rouge de Mandanda, intervenu avec les gants hors de la surface de réparation, alors qu’il cherchait à combiner avec Mbappé (62e).

Pour parachever son chef-d’œuvre, l’Argentin s’est personnellement chargé de transformer ce coup franc d’une frappe enroulée de 30 mètres que Yohann Pelé, à peine entré en jeu pour remplacer Mandanda, n’a pu que regarder amèrement finir au fond des filets. Fin du récital.

Cœur avec les doigts, Angel Di Maria a pu savourer les acclamations du Parc et les louanges de son entraîneur après la rencontre : « Il a fait un match exceptionnel. Il a beaucoup de responsabilités car il nous manque des joueurs-clé », a réagi Thomas Tuchel. « Il a été extraordinaire. Il a été décisif. Je suis heureux pour lui car il le mérite. » Auteur de 15 buts et 15 passes décisives toutes compétitions confondues depuis le début de saison – signe de sa polyvalence et de son influence globale sur le jeu du PSG – l’Argentin sait aussi ce qu’il doit à son entraîneur.

La confiance de Tuchel

Arrivé dans la capitale à l’été 2015 pour 63 millions d’euros en provenance de Manchester United, Di Maria avait rapidement conquis le public parisien lors de sa première saison en brillant en Ligue 1 avec 10 buts et 18 passes décisives. Le joueur a ensuite fonctionné sur courant alternatif avant qu’Unai Emery, arrivé en 2016, n’en fasse un remplaçant de luxe. Irrégulier mais toujours doté d’une belle valeur marchande pour un PSG en quête d’argent frais pour faire face à la menace du fair-play financier, Di Maria était régulièrement cité pour un éventuel transfert.

L’arrivée de Thomas Tuchel l’été dernier semble avoir tout changé. L’Allemand avait rapidement montré toute la confiance qu’il accordait à Di Maria en déclarant lors de l’une de ses premières conférences de presse que c’était un « cadeau » de travailler avec le natif de Rosario. L’entraîneur du PSG disposait non pas d’une MCN, mais de quatre attaquants de très haut niveau : Mbappé, Cavani, Neymar et Di Maria. « Il travaille toujours dur à l’entraînement, il peut jouer dans plusieurs positions et c’est toujours à un haut niveau (…) Il joue pour l’équipe et pas pour son ego, c’est très important pour nous. »

Angel Di Maria le lui a bien rendu. Un doublé lors du Trophée des champions, un but décisif face à Naples en phase de poules de Ligue des champions, une influence grandissante dans le jeu, au service de l’équipe, et désormais une prestation mémorable face au meilleur ennemi marseillais. Celui que le président du Real Madrid Florentino Perez avait cédé à Manchester United car pas assez clinquant, espère avoir définitivement prouvé au PSG qu’il était aussi une étoile à chérir.