En novembre 2015, les magistrats financiers ont mis en examen pour corruption Lamine Diack, ex-président de l’IAAF (de 1999 à 2015), son conseiller de l’époque Habib Cissé et l’ancien chef de l’antidopage de l’IAAF, Gabriel Dollé. / Eric Gaillard / REUTERS

L’enquête qui était en cours en France sur un supposé système de corruption mis en place pour couvrir des cas de dopage dans l’athlétisme russe a été clôturée en février. Auparavant, les juges d’instruction, qui en avaient la charge, ont émis deux nouveaux mandats d’arrêt internationaux visant d’anciens responsables russes de l’athlétisme, selon l’Agence France-Presse, qui cite des sources concordantes.

Ces mandats ont été émis à l’encontre de Valentin Balakhnichev, ex-président de la Fédération russe d’athlétisme (ARAF) et ancien trésorier de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), et d’Alexeï Melnikov, qui fut l’entraîneur en chef des courses de fond à la fédération russe.

Sur quoi l’enquête porte-t-elle ?

Plusieurs personnes, dont l’ex-président de l’IAAF (de 1999 à 2015), Lamine Diack, ainsi qu’un avocat et un médecin français, auraient participé à étouffer des cas de dopage dans l’athlétisme russe.

Pourquoi la justice française enquêtait-elle ?

La justice française est compétente parce que des fonds ont pu être blanchis sur son territoire.

Avisé d’un rapport d’une commission indépendante de l’Agence mondiale antidopage (AMA)., le parquet national financier (PNF) avait ouvert une information judiciaire, le 1er octobre 2015, sur des soupçons de corruption à l’IAAF.

L’enquête avait ensuite été confiée à trois juges d’instruction menés par Renaud Van Ruymbecke.

Quelles sont les personnes incriminées ?

En novembre 2015, les magistrats financiers ont mis en examen pour corruption Lamine Diack, son conseiller de l’époque Habib Cissé et l’ancien chef de l’antidopage de l’IAAF, Gabriel Dollé.

Ils sont soupçonnés d’avoir couvert des cas de dopage en Russie contre de l’argent et pour faciliter des négociations avec des sponsors et des diffuseurs russes, avant les Jeux olympiques (JO) de Londres 2012 et les Mondiaux d’athlétisme à Moscou en 2013.

Un mandat d’arrêt international a également été lancé en 2017 à l’encontre du Sénégalais Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack et consultant marketing de l’IAAF. Installé à Dakar, il n’a jamais répondu à la justice française.

Le 26 juin 2018, Lamine Diack a par ailleurs de nouveau été mis en examen pour « abus de confiance », selon des sources proches du dossier.

Il lui est reproché d’avoir permis, « du fait de ses fonctions », à son fils « de s’approprier des recettes de l’IAAF provenant de sponsors », tels que la banque d’Etat russe VTB, le Sud-Coréen Samsung, la société chinoise Sinopec, Abu Dhabi Corporation ou la télévision chinoise CCTV, selon son audition dont l’AFP a eu connaissance.