Le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev a annoncé mardi 19 mars sa démission, après près de trente ans à la tête de ce pays d’Asie centrale. « J’ai pris la décision de renoncer au mandat de président », a-t-il déclaré lors d’une allocution retransmise à la télévision.

M. Nazarbaïev disposera néanmoins de pouvoirs étendus après son départ grâce à une loi votée en 2018 et à son statut de « père de la nation », qui lui garantit l’immunité judiciaire et un rôle influent.

Fronde sociale

Noursoultan Nazarbaïev a pris la tête du Kazakhstan alors que le pays était encore une république soviétique en 1989, en tant que premier secrétaire du Parti communiste, et a conservé le pouvoir après son indépendance en 1991. Réélu à plusieurs reprises à une majorité écrasante, il n’a jamais désigné clairement de successeur.

Cette annonce intervient moins d’un mois après le brusque limogeage du gouvernement par M. Nazarbaïev, qui lui reprochait de mauvais résultats économiques.

Le président avait ensuite promis des mesures sociales représentant plusieurs milliards d’euros pour répondre au mécontentement croissant de la population, à moins d’un an de la prochaine élection présidentielle, face à la hausse des prix dans le pays, riche en ressources naturelles mais frappé de plein fouet par la chute du prix du pétrole de 2014-2015 et la crise économique chez son voisin et allié russe, qui a conduit à la dévaluation de la monnaie kazakhe.