Le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, à Genève, le 6 décembre 2018. / Denis Balibouse / REUTERS

Le Maroc a affirmé, samedi 16 mars, maintenir une attitude de « non-ingérence » par rapport aux manifestations massives dans l’Algérie voisine contre le président Abdelaziz Bouteflika. Le royaume marocain, qui a des relations tendues avec Alger, s’est abstenu de tout commentaire depuis le début des manifestations initialement contre la candidature à un cinquième mandat de M. Bouteflika, 82 ans et affaibli par les séquelles d’un AVC.

Le mouvement, dont l’ampleur est inédite depuis 20 ans, s’est poursuivi après la décision lundi 11 mars de M. Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, de reporter l’élection présidentielle sine die et de proroger son mandat.

Des relations plombées depuis des décennies

« Le royaume marocain a décidé de se tenir à une attitude de non-ingérence par rapport aux récents développements en Algérie, et s’est abstenu de tout commentaire à ce sujet », a déclaré le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, dans une déclaration transmise à l’AFP. « Le Maroc n’a ni à se mêler des développements internes que connaît l’Algérie, ni à les commenter », a-t-il ajouté.

Les relations entre les deux poids lourds du Maghreb sont plombées depuis des décennies par le dossier du Sahara occidental. Cette ancienne colonie espagnole est en grande partie contrôlée par le royaume, qui la considère comme partie intégrante de son territoire, alors que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, réclame l’indépendance. La frontière entre les deux pays est fermée depuis 1994.