Le nouveau préfet de police de Paris, Didier Lallement, le 25 septembre 2018 à Soulac-sur-Mer. / GEORGES GOBET / AFP

C’est une des conséquences du retour des violences qui ont marqué l’acte XVIII des « gilets jaunes », samedi 16 mars : le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, en poste depuis 2017, a été débarqué et va être remplacé par Didier Lallement, en poste jusqu’à présent à Bordeaux.

Si les « gilets jaunes » ont été fatals à M. Delpuech, son successeur a également eu fort à faire avec eux durant ces quatre mois de mobilisation. Bordeaux est en effet rapidement devenu un des bastions du mouvement. La quasi-totalité des manifestations s’y sont terminées par des heurts plus ou moins violents. Même si depuis quelques semaines la situation semble s’être un peu calmée.

Lors de ses vœux au début de 2019, ce natif de Lyon avait dénoncé une « insurrection [qui] n’a jamais été et ne sera jamais une garantie démocratique », une allusion à peine voilée au mouvement des « gilets jaunes ».

Critiques de La France insoumise

A l’annonce de sa nomination, le député et chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé sur Twitter une « prime au violent qui a échoué en Gironde ! Dorénavant, à Paris comme à Bordeaux, le matraquage de député est permis ».

L’élu des Bouches-du-Rhône fait référence à son homologue LFI, Loïc Prud’homme, député de Gironde, qui accuse la police de l’avoir matraqué à l’issue d’une manifestation des « gilets jaunes » à Bordeaux. M. Lallement avait alors immédiatement apporté son soutien aux forces de l’ordre.

En Nouvelle-Aquitaine, M. Lallement est notamment salué pour avoir débloqué un dossier qui s’enlisait, celui de l’immeuble Le Signal à Soulac-sur-mer. En juin, il avait annoncé que l’Etat allait prendre à sa charge le désamiantage de ce bâtiment menacé par l’érosion naturelle du littoral et dont les 75 propriétaires réclament une indemnisation depuis leur évacuation, en 2014. Il s’était également très impliqué dans le dossier de l’usine Ford de Blanquefort.

Une longue carrière dans les ministères

Avant d’être nommé à Bordeaux en 2017, M. Lallement a connu une longue carrière en tant que conseiller dans différents ministères depuis les années 1980. Diplômé en droit des collectivités locales et en gestion, il l’a notamment été auprès de Jean-Michel Baylet, alors secrétaire d’Etat aux collectivités locales (1988-1990).

M. Lallement a également conseillé Jean-Pierre Chevènement, lorsque celui-ci était ministre de l’intérieur. Il fut ensuite directeur de l’administration pénitentiaire. Avant d’être nommé, en 2007, directeur général de l’aviation civile au ministère des transports puis secrétaire général du ministère de l’écologie en 2010 du ministère de l’intérieur, sous Manuel Valls, en 2012.

A partir de mercredi, M. Lallement va donc désormais devoir s’atteler au maintien de l’ordre pour l’acte XIX des « gilets jaunes », et à plus long terme il aura la charge de réformer la préfecture de police de Paris, très critiquée ces derniers mois, notamment après les violences du 1er mai 2018 ou encore après l’affaire Benalla.