Christophe Dettinger, lors de son procès devant le tribunal correctionnel de Paris, le 5 janvier. / BENOIT PEYRUCQ / AFP

L’ancien boxeur Christophe Dettinger – condamné à un an de prison en semi-liberté pour violences volontaires sur deux gendarmes mobiles à Paris le 5 janvier – et son épouse, Karine, ont fait délivrer, mardi 19 mars, une assignation devant le tribunal de Paris à la plate-forme de cagnotte en ligne Leetchi. Ils lui réclament 3 120 768 euros de dommages et intérêts, selon une information du site 20 minutes.

Christophe Dettinger estime en effet qu’il aurait dû bénéficier de cette somme si Leetchi n’avait pas clôturé, au bout de deux jours, la cagnotte de soutien créée par un de ses proches. Celle-ci devait rester initialement en ligne durant quarante-cinq jours. « En droit civil, on appelle cela la “perte de chance” », justifie son avocate Laurence Léger auprès de 20 minutes.

La cagnotte toujours bloquée

Face aux vives critiques suscitée par la création de cette cagnotte, Leetchi avait décidé de la clôturer au bout de qurante-huit heures, le 8 janvier, rappelant que ses conditions générales d’utilisation (CGU) « proscrivent toute incitation à la haine ou à la violence » :

« Au vu du montant atteint à ce jour, la cagnotte n’accepte désormais plus de contributions. Le reste de l’argent collecté sera remboursé aux participants lorsque l’ensemble des démarches juridiques auront été financées. »

Or, même si Christophe Dettinger n’avait pas encore été jugé à l’époque, il était soupçonné d’avoir porté des coups à deux gendarmes sur une passerelle à Paris, samedi, lors de l’acte VIII de la mobilisation des « gilets jaunes ».

Dans un communiqué, l’entreprise s’engageait alors « à ce que les sommes collectées servent uniquement à financer les frais de justice conformément à nos CGU et à la législation en vigueur ». Christophe Dettinger réclame également le versement de cette somme, bloquée par Leetchi depuis le 8 janvier.

Contactée par 20 minutes mercredi, la plate-forme de cagnotte ne souhaite pas commenter cette assignation en justice, et rappelle qu’elle aussi a saisi la justice afin de savoir si la cagnotte avait été créée dans de bonnes conditions.