Une pétition en ligne demandant au gouvernement britannique de renoncer au Brexit engrange un succès fulgurant, avec plus de 990 000 signatures jeudi au lendemain de son lancement, à huit jours de la date prévue pour la sortie de l’UE.

Le site du Parlement britannique sur lequel la pétition a été lancée a du coup « rencontré des difficultés techniques », a expliqué un porte-parole de la Chambre des communes, en raison de « la charge importante et soutenue sur le système ».

Le texte mis en ligne sur le site du Parlement britannique réclame la révocation de l’article 50 du traité de Lisbonne, qui régit la sortie d’un pays de l’UE, dont la notification, le 29 mars 2017, a formellement lancé la procédure de divorce et fixé son terme, provisoire, au 29 mars prochain. La Cour de justice de l’Union européenne a jugé, en décembre 2018, qu’un pays était habilité à revenir unilatéralement sur sa décision de quitter l’UE et ce, sans même consulter les autres pays membres.

Le nombre de signatures enregistrées a décollé après l’intervention télévisée de Theresa May, mercredi soir, où la première ministre a déclaré qu’il était « grand temps que nous prenions une décision ».

Parmi les signataires figure l’acteur Hugh Grant. « J’ai signé, comme toute personne sensée dans ce pays. Urgence nationale. Révoquons l’article 50 et restons dans l’UE », a tweeté l’acteur en relayant la pétition. Elle a rapidement dépassé le seuil des 100 000 signatures nécessaire pour provoquer un débat au Parlement.

« Le gouvernement affirme de façon répétée que quitter l’UE est la “volonté du peuple”. Nous devons mettre fin à cette affirmation en prouvant la force du soutien public actuel pour rester dans l’UE », indique le texte accompagnant la pétition. Un second référendum « pourrait ne jamais être organisé, donc votez maintenant », est-il aussi écrit.

La pétition a été lancée par Margaret Anne Georgiadou. « Pour beaucoup de gens, c’est maintenant ou jamais », a-t-elle expliqué sur la BBC, estimant que les militants pro-UE comme elle étaient « réduits au silence et ignorés » depuis le référendum de juin 2016.

Le 23 juin 2016, lors du référendum organisé par David Cameron, le prédécesseur de Theresa May à Downing Street, plus de 17 millions d’électeurs britanniques ont voté pour une sortie de l’UE et 16 millions pour le maintien du Royaume-Uni.

Les députés n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur les modalités de cette sortie de l’UE, ce qui a poussé la première ministre, Theresa May, à demander à Bruxelles un report du Brexit au 30 juin, le Parlement ayant rejeté la semaine dernière l’option d’un second référendum sur le Brexit.