« On se bat, on se bat, on se bat pour le climat ! », ont scandé les jeunes qui ont marché entre la place du Panthéon et celle des Invalides, à Paris, vendredi 22 mars. Entonnant de nombreux slogans anticapitalistes ou contre la politique d’Emmanuel Macron, comme les semaines précédentes, ils réclamaient des décisions « rapides » en faveur du climat.

« On entend beaucoup de promesses qui seront mises en place dans cinq ou dix ans mais ils ne comprennent pas qu’on veut des réponses tout de suite », regrette Célestin Matha du lycée franco-allemand de Buc (Yvelines), pour qui les manifestations étaient une première. C’est d’ailleurs la mobilisation inédite de la semaine dernière, répondant à un appel mondial de la jeunesse, qui l’a poussé à rejoindre le cortège vendredi.

Marche pour le climat : des miliers de jeunes défilent dans des dizaines de pays
Durée : 02:07

« On a une voix et on compte bien la faire entendre »

Vendredi 22 mars à Paris, ils étaient entre 200 et 300 selon le comptage de l’Agence France-Presse. Loin des 29 000 participants recensés par la préfecture de police le 15 mars. La faible mobilisation en a étonné plus d’un. « C’est dingue, il n’y a personne ! », s’est exclamé un jeune sorti du cortège pour constater la foule. Plus loin, quelques élèves du lycée parisien Saint-Sulpice avancent tout en reprenant les slogans lancés par la tête de cortège. « On n’est pas nombreux mais on montre qu’on est toujours là », relativise Lucile Meriaux. « On a une voix, un avis et on compte bien les faire entendre », lance sa camarade Aliénor tandis qu’un autre préfère ironiser sur la situation : « Je ne sais pas si ça change quelque chose qu’on soit nombreux ou pas puisque de toute façon, on ne nous écoute pas. »

« Beaucoup n’ont plus la force de se mobiliser tous les vendredis, mais les manifs doivent continuer »

D’autres sont plus sceptiques. « Je ne comprends pas pourquoi certains ne viennent pas, c’est un sujet tellement important. Beaucoup n’ont plus la force de se mobiliser tous les vendredis, mais les manifs doivent continuer », assure Alicia de l’Ecole alsacienne de Paris. De son côté, Anderson, de l’université Pierre-et-Marie-Curie, estime que cela est dû au « contrecoup de la marche mondiale ». « Les gens se disent que le travail a été fait », suppose-t-il.

Vers une nouvelle forme de mobilisation ?

Pour les jeunes rassemblés sur la pelouse de la place des Invalides, l’heure est à la concertation. L’objectif est de redonner du souffle au mouvement en attendant la nouvelle marche mondiale prévue le 24 mai. De nombreuses propositions surgissent, mais les avis sont partagés. « Il faut multiplier les actes de désobéissance civile », s’exclame un lycéen alors qu’une autre propose de « maintenir les mobilisations tous les vendredis ». Certains souhaitent couper la poire en deux. « Pourquoi pas faire seulement un vendredi sur deux ou encore organiser des événements autres que des marches ? », questionne une jeune fille hésitante à s’exprimer dans le mégaphone.

Si les jeunes ne sont pas unanimes sur la manière de poursuivre la mobilisation, une chose est sûre : elle doit continuer. « Il faut ramener de plus en plus de personnes, même pour des petites actions », affirme Alicia Kets Te Vries, lycéenne à l’Ecole alsacienne. De leur côté, Les organisateurs de la marche l’assurent, un événement aura lieu vendredi 29 mars. « Mais peut-être pas sous la forme d’une marche », précise l’un d’eux.

Romain Philips

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