Dans le cadre du projet de loi santé, l’Assemblée nationale a voté, jeudi 21 mars, un amendement permettant aux pharmaciens de prescrire directement certains vaccins. L’objectif : faciliter le parcours de soin des patients et contribuer au renforcement de la couverture vaccinale.

Le rapporteur du projet de loi santé, Thomas Mesnier (La République en Marche, LRM) avait donné un avis favorable au texte en expliquant que les pharmaciens ne pourraient plus demain pratiquer le vaccin contre la grippe, le droit européen le considérant, avec beaucoup d’autres, comme relevant d’une prescription médicale obligatoire.

Les députés ont également autorisé les pharmaciens à délivrer, sous certaines conditions, des médicaments sous prescription médicale obligatoire pour des pathologies bénignes comme des cystites ou certaines angines.

« Il n’est pas question ici de donner un droit de prescription aux pharmaciens », a immédiatement prévenu Thomas Mesnier. « L’objectif est de leur permettre, dans le cadre d’un exercice coordonné avec d’autres professionnels de santé, de pouvoir délivrer des médicaments selon un protocole mis en place par la Haute autorité de santé (HAS), après une formation et avec une obligation de lien et d’information au médecin traitant. »

Simplification du parcours vaccinal

Dans une logique de facilitation des vaccinations, un autre amendement a élargi les compétences des sages-femmes les autorisant à prescrire et pratiquer des vaccinations auprès des enfants dans des conditions définies par décret.

« Depuis 2016, les compétences des sages-femmes ont été élargies, notamment en matière de vaccination. Elles peuvent pratiquer la vaccination de la femme enceinte, du nouveau né et de leur entourage », a précisé la ministre de la santé Agnès Buzyn.

« Dans la logique de simplification du parcours vaccinal, j’ai saisi la HAS d’un avis sur l’élargissement des capacités vaccinales des professionnels de santé, dont les sages-femmes. Son avis doit être rendu courant 2019 mais cet amendement permet d’ouvrir la voie, même s’il reviendra à l’HAS de se prononcer et à un arrêté de fixer les vaccins autorisés. »

Le taux de couverture vaccinale de la France est aujourd’hui l’un des plus bas d’Europe, inférieur à 20 % de la population-cible. Les couvertures vaccinales observées en France sont insuffisantes et ne permettent pas l’installation d’une immunité de groupe, nécessaire pour protéger les personnes les plus vulnérables notamment les nourrissons.