La première ministre roumaine Viorica Dancila, lors d’un sommet européen à Bruxelles, le 20 mars 2019. / JOHN THYS / AFP

La première ministre roumaine a promis, dimanche 24 mars à Washington, que son pays allait déménager son ambassade en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, un transfert qui serait en rupture avec la position européenne et auquel s’oppose le président roumain, Klaus Iohannis.

Viorica Dancila s’exprimait au premier jour d’une conférence du lobby américain pro Israël, l’American Israel Policy Affairs Committee (Aipac) – le chef de la diplomatie israélienne, Israel Katz, a également annoncé sur Twitter que le Honduras s’était engagé à un tel transfert lors de la même conférence. La déclaration roumaine prend un relief particulier alors que Bucarest assure actuellement la présidence tournante de l’Union européenne. 

« Je suis enchantée d’annoncer aujourd’hui que, après la finalisation par tous les acteurs constitutionnels impliqués (…) moi, en tant que première ministre, et le gouvernement que je dirige, allons transférer l’ambassade de Roumanie à Jérusalem, capitale d’Israël », a déclaré Mme Dancila.

Le feu vert du président obligatoire

Un tel déménagement, suivant la voie ouverte en décembre 2017 par Donald Trump, doit toutefois recevoir le feu vert du chef de l’Etat roumain pour devenir réalité. Or le président Klaus Iohannis s’oppose au souhait du gouvernement d’emboîter le pas aux Etats-Unis.

Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui est arrivé dimanche à Washington pour participer à l’Aipac, avait appelé en janvier son homologue roumaine à annoncer le transfert de l’ambassade de son pays à Jérusalem. Lors d’une précédente visite en Israël en avril 2018, Mme Dancila avait toutefois confié ne pas disposer d’assez de soutien en Roumanie pour une telle initiative.

Le statut de Jérusalem est l’une des questions les plus épineuses en vue d’un règlement du conflit israélo-palestinien. L’ONU considère que cette question doit faire l’objet d’un accord entre Israéliens et Palestiniens, et qu’en attendant les capitales ne doivent pas établir à Jérusalem leur représentation diplomatique en Israël.