C’est un dossier industriel ultrasensible bien connu de Bercy. Un accord de financement de 120 millions d’euros a été conclu, lundi 25 mars, afin de permettre la transformation du groupe verrier Arc International, en difficulté, a annoncé le ministère de l’économie dans un communiqué.

Cet accord, crucial pour l’avenir de l’entreprise, qui emploie 10 000 salariés, a été obtenu au terme de « quatre mois de négociations » entre les pouvoirs publics et les partenaires du groupe verrier, établi à Arques (Pas-de-Calais), a précisé Bercy :

« Dans le cadre de cet accord, l’Etat s’engage, aux côtés de la région Hauts-de-France et de la Communauté d’agglomération du pays de Saint-Omer, à contribuer au tour de table en complément des ressources apportées par les partenaires. »

Reprise par des Américains

Le groupe Arc International, leader mondial des arts de la table, n’en finit plus de connaître des difficultés financières. Proche du dépôt de bilan en 2015, l’entreprise avait été reprise par le fonds américain Peaked Hill Partners. Ses marques (Arcopal, Arcoroc, Luminarc, etc.) avaient alors été relancées, avec des ventes reparties à la hausse et un chiffre d’affaires stabilisé autour de 900 millions d’euros. Mais les résultats dégagés ne suffisent pas à couvrir ses coûts. La société connaît toujours de grosses difficultés. Depuis 2015, 400 millions d’euros de nouvelles dettes ont été contractés, après l’effacement d’une ardoise de 350 millions d’euros.

La cristallerie, dont la famille Durand détient encore 10 % du capital, cherchait ainsi de nouveaux fonds pour lancer la deuxième phase du plan de modernisation de l’entreprise. Selon Bercy, les ressources dégagées par ce nouvel accord « doivent permettre au groupe de réaliser son plan Synergie 2020, qui vise à renforcer l’empreinte industrielle du groupe, en particulier en France, où il emploie plus de 5 000 salariés ». Les fonds permettront, en particulier, « de financer des investissements majeurs sur le site d’Arques, notamment dans les parties froides, afin de renforcer sa compétitivité », explique le ministère.