Venezuela : plongés dans le noir, les habitants de Caracas manquent aussi cruellement d’eau

Plus de métro, des réseaux de téléphone ou d’Internet en difficulté, plus de feux de signalisation… Depuis le début d’après-midi, lundi 25 mars, le Venezuela connaît une nouvelle coupure massive d’électricité, en raison d’une panne qui touche la capitale et les principales régions du pays.

Deux semaines après la gigantesque coupure de courant qui les avait paralysés durant une semaine, les habitants ont à nouveau témoigné de leurs difficultés sur les réseaux sociaux, sous le mot-dièse #sinluz (« sans lumière »).

Une « attaque » contre Gurri

Le courant est ainsi coupé à l’est, dans la ville de Barcelona et l’Etat d’Anzoategui, dans le sud à Ciudad Bolivar, et dans l’ouest à Carabobo, Vargas, Barinas, Barquisimeto et Merida dans les Andes, jusqu’à la frontière colombienne dans l’Etat de Tachira. Dans d’autres localités, dont Maracaibo, la capitale pétrolière et l’Etat de Zulia, les internautes signalaient un courant « instable », une lumière « qui va et vient ».

Le gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro a dénoncé une nouvelle « attaque » contre la principale centrale électrique du pays, à Gurri, pour expliquer la panne. Le gouvernement avait déjà expliqué la panne généralisée, qui avait duré du 7 au 14 mars, par une « attaque » venue de l’extérieur.

Scènes de chaos

Le chef de l’Etat, Nicolas Maduro, dont le pouvoir est contesté par le chef de l’opposition Juan Guaido, qui s’est proclamé président par intérim le 23 janvier, avait annoncé la création d’une « commission d’enquête présidentielle », présidée par la vice-présidente Delcy Rodriguez, pour enquêter sur la panne du 7 mars. Il avait dit son intention de solliciter l’aide des Nations unies, de la Chine et de la Russie. « On a des preuves qu’il s’agissait d’une cyberattaque menée depuis Houston et Chicago » aux Etats-Unis, avait insisté le chef de l’Etat en désignant « le Pentagone » – le ministère américain de la défense – comme le « commanditaire ».

Durant toute cette semaine de mars, le pays avait vu ses communications suspendues, tout comme les transports publics, la distribution de l’eau et du carburant ainsi que les approvisionnements en nourriture. Les écoles et les administrations étaient restées fermées pendant sept jours et l’ensemble de l’économie, dont la production pétrolière, mise à l’arrêt.

La panne avait aussi donné lieu à des scènes de chaos dans les établissements de soins. Selon une étude du Parlement vénézuélien – dominé par l’opposition au chef de l’Etat et par Nicolas Maduro – et de l’ONG Medicos por la Salud, seule la moitié des hôpitaux du pays sont équipés de générateurs.

La crise au Venezuela expliquée en 5 minutes
Durée : 04:35