Le groupe de grande distribution Carrefour veut supprimer plus de 1 200 postes dans ses hypermarchés français en 2019, ont fait savoir, mercredi 27 mars, les syndicats du groupe. Ces départs concerneraient les secteurs hors alimentaire et se feraient sans contrainte.

Lors d’un comité central d’entreprise (CCE), la direction a détaillé les suppressions de postes prévues dans la bijouterie, le rayon multimédia, l’arrière-caisse, le service de la paie, l’encadrement, des fonctions administratives et les caisses des stations-service, selon les syndicats CGT et CFDT.

Ces suppressions concerneraient, selon les syndicats, quelque 2 % de la masse salariale totale du groupe, d’environ 60 000 salariés. Interrogée par l’Agence France-Presse, la direction de Carrefour a confirmé la tenue de négociations, sans confirmer ces chiffres. « Le volume le plus important des suppressions est sur l’encadrement » avec plus de 500 postes de cadres concernés, a indiqué Sylvain Macé, de la CFDT-Carrefour.

« Un coup d’épée sur la tête »

Le groupe a commencé à négocier avec les organisations syndicales un accord de rupture conventionnelle collective (RCC) – une première chez Carrefour – pour accompagner ces suppressions de postes. La signature est escomptée d’ici l’été, selon plusieurs sources.

Issues de la dernière réforme du code du travail, les RCC permettent de supprimer des postes via des départs volontaires, sans justification économique. Elles nécessitent un accord signé par des syndicats représentant au moins 50 % du personnel.

« On a pris un coup d’épée sur la tête », a réagi Gaëtan Couturier, de la CGT-Carrefour, qui réclame le reclassement des salariés dont le poste va disparaître et refusera de signer l’accord de RCC. Comme FO, la CFDT compte participer à la suite des négociations, mais M. Macé ne cache pas son « inquiétude sur la notion de volontariat » dans la mesure où les postes disparaissent. Michel Enguelz, délégué syndical central FO du groupe Carrefour, veut insister « sur les moyens et les perspectives d’avenir » afin d’« obtenir les meilleures conditions de départ possibles pour les salariés concernés ».

En début d’année, Carrefour avait présenté aux partenaires sociaux un plan de transformation de ses hypermarchés passant par un désengagement progressif de l’entreprise dans les rayons non alimentaires, déficitaires.