Facebook met régulièrement à jour son règlement. / LIONEL BONAVENTURE / AFP

Les contenus faisant l’apologie du nationalisme blanc ou du séparatisme blanc sont désormais interdits sur Facebook et Instagram (qui lui appartient). L’entreprise l’a annoncé mercredi 27 mars au site Motherboard, après avoir, dit-elle, échangé avec une vingtaine d’experts à ces sujets – associations, chercheurs, etc.

Le réseau social aux 2,3 milliards d’utilisateurs actifs interdisait déjà les discours suprémacistes blancs. Les définitions des trois sont sensiblement différentes :

  • Les suprémacistes blancs pensent que les Blancs sont supérieurs aux autres.
  • Les séparatistes blancs pensent que les Blancs devraient vivre dans un Etat qui leur serait exclusivement réservé.
  • Les nationalistes blancs, quant à eux, défendent au sein d’un Etat les intérêts des Blancs qui, selon eux, doivent dominer les autres.

« Pas de différences sérieuses »

L’an dernier, Motherboard avait obtenu des documents internes à Facebook montrant que l’entreprise autorisait les discours nationalistes blancs et séparatistes blancs « en tant qu’idéologies ». Le réseau social y indiquait que le nationalisme blanc « ne semble pas toujours associé au racisme (du moins pas explicitement) ».

La révélation de ces documents avait indigné des associations américaines de défense des droits civiques et des spécialistes de l’extrémisme, qui avaient souligné que les trois étaient intimemement liés. Un avis auquel s’est finalement rangé Facebook, a expliqué Brian Fishman, son responsable de l’antiterrorisme, à Motherboard :

« Nous avons estimé que les points communs entre le nationalisme blanc, le séparatisme blanc et le suprémacisme blanc sont tellement importants qu’il est impossible de les distinguer sérieusement. Et ce, parce que le langage et la réthorique utilisés et l’idéologie qu’ils représentent se chevauchent tellement qu’on ne peut pas les distinguer. »

Facebook avait resserré la vis contre le suprémacisme blanc après le rassemblement néonazi de Charlottesville en août 2017, qui avait notamment été organisé sur la plate-forme. Cette nouvelle annonce intervient quelques jours après l’assassinat de 50 personnes dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, par un suprémaciste blanc, qui avait diffusé son massacre en direct sur Facebook.