Emmanuel Macron « ne pourra pas être candidat » à l’élection présidentielle de 2022 « si on ne réussit pas d’ici » là, a estimé, mercredi 27 mars, Ismaël Emelien, ancien conseiller spécial du chef de l’Etat, dans une interview à BFM-TV.

M. Emelien, qui publie avec l’économiste et ex-conseiller élyséen David Amiel Le progrès ne tombe pas du ciel (Editions Fayard), a affirmé :

« J’ai une conviction à titre personnel, c’est que, si on ne réussit pas d’ici à 2022, la question ne se posera même pas. Il ne sera pas candidat, il ne pourra pas l’être, c’est ce qui s’est passé pour son prédécesseur [François Hollande]. »

Emmanuel Macron ne parle « jamais » de 2022, a assuré l’ancien conseiller, qui a quitté l’Elysée lundi. « Toute l’énergie qu’il a, toute l’énergie qu’on met dans l’action, elle est tournée, non pas vers 2022, mais vers maintenant et ici », a-t-il ajouté. « La question ne se posera que si on a réussi avant », a-t-il insisté.

« Pacte de confiance »

Interrogé sur ces propos lors du compte rendu du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a répondu qu’il considérait « qu’un bon critère de réussite (…), c’est si à la fin de ce quinquennat les parents pensent que leurs enfants vivront mieux qu’eux ».

« Est-ce que nos compatriotes à la fin de ce quinquennat considéreront que le pacte de confiance est renoué et qu’on remet de la confiance dans le système pour leurs enfants ? C’est en tout cas à l’aune de cet indicateur que je considérerais que ce quinquennat est réussi. »

« Personne ne peut croire un seul instant qu’Emmanuel Macron ne pense pas à 2022 », a réagi sur BFM-TV le député socialiste des Pyrénées-Atlantiques David Habib. Sur la même chaîne, le député Rassemblement national Gilbert Collard a évoqué une « réflexion qui sent le sapin », et qui trahit « une sacrée inquiétude qui habite maintenant cette majorité présidentielle ».

M. Emelien, ancien stratège de l’Elysée, a annoncé sa démission en février, disant vouloir se consacrer à son livre, après avoir été entendu par la « police des polices » en janvier, dans le cadre de l’affaire Benalla.