A Brest, le téléphérique assure une liaison directe entre le centre-ville et les quartiers des Capucins et de Recouvrances, isolés par la rivière Penfeld. / Mathieu Le Gall/Brest Métropole

Jusqu’en 2016, l’intégration d’un téléphérique en zone urbaine n’avait jamais été imaginée en France. Elle s’est pourtant imposée à Brest Métropole pour désenclaver le nouvel écoquartier des Capucins, situé dans l’hypercentre, mais isolé par la rivière Penfeld. « Cette zone, qui abritait des ateliers de construction navale, était comme une cité interdite, accessible seulement par l’ouest », explique Victor Antonio, directeur des mobilités de Brest Métropole.

Les débuts ont été difficiles. La ligne aérienne brestoise, première en milieu urbain, a été immobilisée à plusieurs reprises pour cause d’ajustements et d’incidents en série (chute de cabine, arrêts intempestifs, ouverture inopinée des portes…). Mais, depuis 2018, elle connaît un vrai succès, avec quelque 800 000 passagers au cours de sa première année pleine d’exploitation, alors que la métropole misait sur 675 000 usagers annuels.

Sept jours sur sept, le téléphérique permet de franchir en trois minutes les 460 mètres qui séparent les deux rives de la rivière Penfeld entre la ville ancienne de Brest, les Capucins et le quartier mitoyen de Recouvrance. D’un coût de 19 millions d’euros, la liaison par câble est intégrée au réseau de transports publics de la métropole. Avec un même ticket, vendu 1,60 euro, on peut passer de part et d’autre du fleuve, puis continuer en bus ou en tram. Un « choix délibéré, indique Yohann Nédélec, vice-président de Brest Métropole chargé des transports et des grands projets, car notre objectif est de favoriser la marche et les transports en commun, et d’éviter autant que possible d’amener des voitures dans ce nouveau quartier ».

En France, d’autres villes pourraient bientôt suivre l’exemple de Brest, telles Orléans et Toulouse. En Ile-de-France, pas moins de treize projets sont à l’étude. Le plus avancé est celui du Téléval, long de 4,5 km, qui reliera Créteil à Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne.

Cet article est extrait d’un dossier réalisé dans le cadre d’un partenariat avec la métropole de Rennes.