Manifestation de « gilets jaunes », le 23 mars, à Bordeaux. / GEORGES GOBET / AFP

Trois préfectures ont annoncé, jeudi 28 mars, des interdictions de manifester pour la journée du samedi 30 mars, qui marquera l’acte XX des « gilets jaunes » :

  • A Avignon, où un appel national à manifester samedi avait été lancé par des « gilets jaunes » sur les réseaux sociaux, la préfecture du Vaucluse a interdit tout rassemblement ou manifestation du mouvement de 9 heures à minuit, « intra-muros » et sur plusieurs axes périphériques. Le préfet du Vaucluse, Bertrand Gaume, évoque « les appels à une manifestation nationale, relayés par les réseaux sociaux, et notamment la présence prévisible de personnes appartenant à des groupes activistes violents ». Il souhaite en particulier protéger le Palais des papes, « lieu symbolique qui demeure ainsi sensible ».
  • La préfecture de Normandie a également pris un arrêté interdisant toute manifestation dans le centre-ville de Rouen, selon un périmètre identique à celui du samedi 23 mars.
  • A Toulouse, l’arrêté préfectoral concernant la journée du 23 mars et interdisant toute manifestation place du Capitole a été reconduit.

Les Champs-Elysées de nouveau interdits

Ces interdictions de manifester ont aussitôt été dénoncées sur les réseaux sociaux par nombre de groupes de « gilets jaunes ». Mercredi, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, avait déjà annoncé avoir « donné des instructions extrêmement précises au préfet de police pour que la demande de manifestation sur les Champs-Elysées samedi prochain (…) soit interdite ».

Le 18 mars, après des violences et pillages survenus à l’occasion de l’acte XVIII des « gilets jaunes » à Paris, le premier ministre, Edouard Philippe, avait annoncé que des interdictions de manifester seraient prises « chaque fois qu’il le faudra[it] », dans les quartiers « les plus touchés ». Dans la lignée, plusieurs villes avaient décrété une interdiction de manifester pour la journée du 23 mars, notamment à Paris, Nice, Bordeaux et Toulouse.

Une blessée à Nice lors de l’acte XIX

A Nice, l’interdiction de manifester avait conduit à une charge de policiers contre un groupe de manifestants qui s’étaient rassemblés malgré l’arrêté place Garibaldi, comme chaque semaine depuis plus de quatre mois. Au cours de cette charge, Geneviève Legay, une porte-parole de l’association Attac dans les Alpes-Maritimes âgée de 73 ans, a été grièvement blessée à la tête.

Des plaintes visant la police et le préfet des Alpes-Maritimes ont été déposées lundi par la famille de Geneviève Legay, pour « violence en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique contre personne vulnérable », une plainte qui vise aussi le préfet en sa qualité de donneur d’ordres. La famille de la manifestante a par ailleurs accusé les policiers d’avoir tenté de faire dire à Geneviève Legay, toujours hospitalisée, « qu’elle aurait été poussée par un caméraman ».

De son côté, le procureur de Nice a estimé, après analyse des images vidéo de la scène, que Geneviève Legay « n’a[vait] pas été touchée par les forces de sécurité ». Le préfet des Alpes-Maritimes Georges-François Leclerc a affirmé dans un communiqué son soutien aux forces de l’ordre.

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