« Le Parlement donne enfin son avis », en première page du quotidien « The Guardian », le 28 mars. / DR

Huit fois « No » en « une » du Guardian. Mercredi 27 mars, au lendemain de l’échec d’une série de votes indicatifs sur huit solutions de remplacement à l’accord négocié par Theresa May sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, le quotidien londonien ironise : majoritairement opposée à la première ministre, d’un côté, la Chambre des communes a montré, de l’autre, son incapacité à se rassembler autour d’une seule proposition émanent des députés.

« Le Parlement donne enfin son avis », poursuit sur un ton moqueur le Guardian, qui décide comme de nombreux quotidiens, jeudi 28 mars, de publier un portrait de Theresa May presque souriante, dans sa voiture, quelques minutes après avoir annoncé aux députés de sa majorité son engagement à démissionner si son accord (rejeté deux fois) venait finalement a être adopté par le Parlement. « Son sacrifice sera-t-il vain ? » se demande le Daily Mail, « Qu’est-ce qu’elle doit faire de plus ? », abonde le Daily Express.

« Qu’est-ce qu’elle doit faire de plus ? » se demande le « Daily Express » (à gauche). « Son sacrifice sera-t-il vain ? » s’interroge de son côté le « Daily Mail », le 28 mars.

Pour le Daily Mirror, l’annonce d’un départ constitue avant tout la fin d’une aventure politique : « La fin de May », titre le quotidien en jouant sur le calendrier, le nom de la première ministre se confondant avec celui d’un mois de mai, décisif pour l’avenir du Brexit. « May tombe sur sa propre épée [se fait hara-kiri] », titre plus dramatiquement le Daily Telegraph. C’est bien pour défendre ce qu’elle construit depuis deux ans que la cheffe de file des conservateurs met en jeu sa démission, à deux jours de la date initialement prévue pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

« May tombe sur sa propre épée [se fait hara-kiri] », titre dramatiquement le « Daily Telegraph » (à gauche). « La fin de May », ironise de son côté le « Daily Mirror », dans son édition du 18 mars / DR

Le sacrifice consenti par Theresa May – rapidement balayé de la main par les députés nord-irlandais du DUP, qui ont annoncé persister dans leur refus de signer un accord selon eux dangereux pour l’unité du pays – pourrait se révéler inutile : outre le fait qu’une majorité ne semble pas se dessiner autour de la première ministre, le speaker de la Chambre des communes, John Bercow, refuse toujours d’accepter un troisième vote si l’accord n’est pas substantiellement modifié.