Le groupe Monsanto, qui a été racheté par Bayer en 2018, a été reconnu coupable, mercredi 27 mars, de négligence par un jury fédéral américain et condamné à verser près de 81 millions de dollars (environ 72 millions d’euros) à un retraité souffrant d’un cancer qu’il attribue au Roundup, le désherbant du groupe.

Le tribunal fédéral de San Francisco (Californie) avait déclaré, le 19 mars, que le désherbant était un « facteur significatif » dans le déclenchement du lymphome non hodgkinien d’Edwin Hardeman.

Le jury a considéré que Monsanto n’avait pas agi de bonne foi pour prévenir les usagers du risque potentiellement cancérigène de son produit, qui contient du glyphosate. Le Roundup fait l’objet de 11 200 actions en justice aux Etats-Unis et Bayer a annoncé qu’il ferait appel de cette décision qu’il juge une nouvelle fois décevante.

Première condamnation en 2018

Le plaignant, Edwin Hardeman, a commencé à utiliser du Roundup dans les années 1980 dans sa propriété et a pulvérisé de « grandes quantités » de ce produit pendant de nombreuses années, selon des documents judiciaires. On lui a diagnostiqué un cancer du système lymphatique en février 2015 et il a engagé une action en justice un an plus tard.

Bayer conteste toutes les allégations selon lesquelles le Roundup ou le glyphosate pourraient causer le cancer, affirmant que pendant des décennies, des études indépendantes ont montré que le désherbant le plus largement utilisé au monde était sans danger pour l’homme. Le groupe allemand, qui a racheté Monsanto pour 62,5 milliards de dollars, note aussi que les régulateurs à travers le monde ont autorisé le produit.

En août 2018, un jury californien avait considéré que le Roundup était à l’origine du cancer développé par Dewayne Johnson et avait condamné la filiale américaine de Bayer à lui verser 289 millions de dollars (253 millions d’euros). Depuis, les dommages-intérêts ont été ramenés à 78 millions de dollars.