« Selling Sunset », émission de télé-réalité diffusée sur Netflix. / NETFLIX

LA LISTE DE LA MATINALE

Il n’y a pas que « La Maison France 5 » ! Les amateurs de papier peint chic et d’enfilades scandinaves peuvent aussi rêver devant « Téva déco », pionnière des émissions sur la décoration et « Selling Sunset », une télé-réalité immobilière clinquante et hilarante. Pour une découverte historique des plus belles villas de la Côté d’Azur, l’INA met à disposition des internautes un documentaire passionnant.

« Téva déco » : bobo mais pas trop

Si certains se souviennent d’elle comme coanimatrice de « Fort Boyard » (de 1993 à 2002), sur France 2, Cendrine Dominguez est aussi à l’origine en 1996, du magazine « Téva Déco » sur la chaîne Téva (Groupe M6) créée la même année. L’agréable et dynamique jeune femme s’y trouve toujours aux commandes. Naguère, on voyait davantage l’animatrice visiter maisons et appartements, mais « Téva Déco » ayant été imitée sur ce point par bien d’autres programmes sur le même sujet – comme « La Maison France 5 » animée par Stéphane Thebaut depuis 2003 –, l’émission s’est recentrée autour d’une table, façon « The View », la quotidienne féminine de la chaîne nord-américaine ABC.

L’équipe de sympathiques chroniqueuses accueille un garçon, Tom, jeune barbu qui bricole et explique des solutions déco abordables techniquement et financièrement. Car, autant « La Maison France 5 » se rend dans des demeures à gros budget qui font rêver le commun des mortels, autant « Téva Déco » s’adresse à un public certes bobo mais pas fortuné. Dans l’épisode du 24 mars, disponible en replay ainsi que quelques autres, on apprend comment transformer un petit appartement de 46 mètres carré pour y créer une chambre de bébé et redéfinir l’espace d’un salon-salle à manger-cuisine où le micro-ondes est à vingt centimètres de la télévision… Car « Téva Déco » fut aussi pionnière en matière de relooking et de réagencement d’appartement.

« Téva déco », magazine présenté par Cendrine Dominguez chaque dimanche à 10.30 sur Téva et disponible en replay

« Villas et palaces de la Côte d’Azur » : promenade vintage

Parmi les multiples archives que conserve et met en ligne l’Institut national de l’audiovisuel (INA), on pourra s’arrêter sur un documentaire de 1996 pour France 3, « Villas et palaces de la côte d’Azur », en accès libre. Témoignages de spécialistes à l’appui, il explique comment les Anglais en quête de villégiatures ensoleillées, jetèrent leur dévolu, dès les années 1830, sur la Côte d’Azur, qui n’était peuplée à l’époque que de simples villages de pêcheurs. Ce sont eux qui en firent le rendez-vous prisé des riches et célèbres.

Le documentaire passe en revue les « châteaux en carton-pâte » que dénonçait Mérimée ; les jardins à l’anglaise constitués de plantes exotiques acclimatées ; la « fièvre de la spéculation » qui « fait battre les artères » de la région ; le développement des bains de mer, à partir de 1926, et des sports nautiques ; la société mondaine et artistique (que frayèrent de nombreux Américains, comme l’écrivain F. Scott Fitzgerald) ; le retour aux traditions architecturales provinciales et aux jardins à l’italienne ; la construction de palaces comme l’Hôtel Négresco (ouvert en 1913 sur la Promenade des Anglais, à Nice) dont le dôme en vitrail est une splendeur.

Villas et palaces de la Côte d’Azur, documentaire dans le cadre du magazine « Méridionales » (Fr., 1996, 24 min.) Ina. fr (en accès libre)

« Selling Sunset » : tarifs et talons vertigineux

Si Guillaume TC, dont les photos croisées font fureur sur Twitter (hashtag #CroisonsLes), s’attaquait aux programmes télévisés, on pourrait le croire à l’origine de « Selling Sunset »… croisement des émissions de télé-réalité « The Real Housewives of Beverly Hills » (de riches bimbos des quartiers chics de Los Angeles en bisbille permanente) et de « Million Dollar Listing » (qui suit le quotidien d’agents immobiliers mâles au service de clients aux gros comptes bancaires). « Selling Sunset », une série en huit épisodes récemment mise en ligne par Netflix, s’intéresse au quotidien d’une agence immobilière d’Hollywood qui vend des biens d’exception (il faut compter 10 millions de dollars en entrée de gamme et l’on n’y entend pas parler de problèmes d’obtention de prêt bancaire).

Dirigée par les jumeaux Brett et Jason Oppenheim, elle compte un personnel exclusivement féminin constitué pour l’essentiel de blondes juchées sur des stilettos vertigineux. Une nouvelle agente est recrutée, Chrishell – la femme de Justin Hartley, comédien de la série This Is Us – et l’on sent les griffes de certaines s’affûter. Comme celles de Christine, dont la repartie est cinglante et les coups de sac à main redoutables.

Mais cette dernière est assez rigolote dans son rôle de peste en chef, surtout quand elle se moque d’une cliente qui, découvrant la cuisine d’une propriété de grand luxe, se plaint de la plaque de cuisson : « Mais qu’est-ce qu’elle raconte, cette c ? Elle n’a jamais cuisiné de sa vie ! » Amateur de quêtes profondes sur le sens de la vie, passez votre chemin… dans le genre « junk TV », « Selling Sunset » est un mets de choix.

Selling Sunset (Season 1) Netflix Trailer
Durée : 01:14

« Selling Sunset », émission de télé-réalité (EU, 2019, 8 x 32 min.) A la demande sur Netflix