Marseille a connu un match difficile samedi face à Angers. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

Le retour en Ligue des champions s’éloigne encore un peu plus pour les Marseillais. Mis sous pression par la victoire de Lyon hier à Rennes (1-0), l’OM devait absolument l’emporter samedi lors de la réception du SCO Angers. Il n’en a rien été puisque Marseille a concédé un piteux match nul (2-2) lors de cette 30e journée de Ligue 1.

Malgré deux buts de Mario Balotelli en début de match (4e et 16e), l’Olympique de Marseille a été en effet incapable de battre une équipe de la deuxième moitié de tableau.

Volontaires et parfois talentueux, les Angevins ont logiquement égalisé grâce à deux penaltys justifiés. Thomas Mangani les a transformés face à Yohann Pelé (36e et 77e), aligné dans les cages de l’OM à la place de Steve Mandanda, suspendu suite à sa sortie hasardeuse face au PSG.

« A 2-0 au quart d’heure de jeu, peu de monde pensait que le match échapperait aux Marseillais. On a joué comme on sait le faire depuis quelque temps maintenant, s’est félicité l’entraîneur d’Angers Stéphane Moulin, Les Marseillais ont peut-être pensé qu’ils avaient gagné, mais on ne s’est jamais désunis, ils nous ont laissé des possibilités de ressortir les ballons. On a déjà fait ça, ce n’est pas la première fois, on l’a fait à Montpellier (de 2-0 à 2-2) à dix contre onze. »

Nerveux, les joueurs de Rudi Garcia ont terminé la rencontre à dix après l’expulsion de Bouna Sarr, consécutive à un deuxième carton jaune, récolté pour un jeu dangereux en pleine surface de réparation adverse (78e).

La fin de rencontre aurait pu sourire à Angers, qui a manqué de vitesse lors de deux actions très favorables. Et également de chance lorsque la reprise de la tête de Romain Thomas s’est échouée sur la barre transversale de Pelé.

Dominé en fin de rencontre, malgré les entrées du Brésilien Luiz Gustavo, du Français Dimitri Payet et du Néerlandais Kevin Strootman, l’OM aurait pu l’emporter sur une erreur grossière de la défense angevine. Mais la frappe enroulée de Strootman a été magnifiquement détournée en corner par le gardien Ludovic Butelle.

Thauvin sifflé

Au classement, cette contre-performance phocéenne a une forte incidence. L’OM est désormais à huit points de la troisième place occupée par son nouveau rival préféré, l’OL. Cette troisième place est synonyme de Ligue des champions, ou tout au moins d’une possibilité de jouer la prestigieuse compétition en passant au préalable par un tour de qualification et un barrage. Les dizaines de millions d’une participation à la Ligue des champions manqueraient considérablement au projet du propriétaire américain, Frank McCourt.

Florian Thauvin lors de sa sortie. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

Le public marseillais a grondé samedi, notamment lors de la sortie du champion du monde, Florian Thauvin, qui a été sifflé. Souvent mis de côté depuis deux mois, les cadres, que sont Gustavo ou Payet, ont très peu pesé sur la rencontre lors de leur entrée en jeu. Nanti d’une masse salariale importante, Marseille devra faire des choix la saison prochaine.

Cette semaine, le président délégué de l’OM, Jacques-Henri Eyraud, s’était exprimé sur ce point dans un entretien au Dauphiné-Libéré :

« On a repris ce club dans un état extrêmement difficile avec une obligation qui était d’investir dans l’équipe première. Ce qu’on a fait, puisqu’on a dépensé 190 millions d’euros en deux saisons. Nous n’étions pas en situation de céder des joueurs pour équilibrer nos comptes. Plutôt que de faire ça, ce qui aurait affaibli l’équipe, on a décidé de continuer à renforcer l’équipe sans céder de joueurs. On arrivera probablement au bout d’un cycle dans quelques mois où il y aura des départs. »

Plutôt que de penser à une hypothétique place en Ligue des champions, Marseille doit déjà assurer son avenir européen. Sa quatrième place est désormais sous la menace de Saint-Etienne (5e) ou Reims (6e), à deux points avec une rencontre de plus à jouer.