Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le 29 mars à New York, au siège des Nations unies. / Bebeto Matthews / AP

Des « combattantes » qui doivent être « traitées comme telles ». C’est ainsi que Jean-Yves Le Drian qualifie les femmes djihadistes françaises parties en Irak et en Syrie, dans un entretien publié dimanche 31 mars sur le site internet de Ouest-France. « Je note avec attention la forme de compassion qui existe de la part d’un certain nombre d’avocats de femmes [djihadistes], mais ce sont des combattantes, des militantes du djihadisme. Elles doivent donc être traitées comme telles », déclare le ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

La position de la France est « très claire depuis le début », « c’est qu’il n’y a pas de retour », a répété Jean-Yves Le Drian, en ajoutant : « Ceux qui sont français et qui ont combattu dans les rangs de Daech [acronyme arabe de l’Etat islamique] ont combattu la France. Ce sont donc des ennemis, et il faut qu’ils soient traités et jugés là où ils ont commis leurs crimes, singulièrement en Irak et en Syrie (…). Ce que je viens de dire vaut pour les hommes et pour les femmes. »

« Il y a le problème des enfants. Et des enfants en bas âge dont les mères pourraient éventuellement renoncer à assurer la garde, observe le ministre des affaires étrangères. Cela se voit au cas par cas, en relation avec la Croix-Rouge. Avec beaucoup de vigilance, parce qu’il ne faut pas faire d’angélisme sur ces affaires. Parce qu’il y a aussi une espèce d’utilisation, de manipulation qui peuvent être faites de la compassion humaine. » Et d’ajouter : « Donc, la France respectera le droit, et respectera aussi la sécurité des Français. Le droit et la sécurité des Français, ce sont les principes fondamentaux de notre position sur ce sujet. »

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Selon le secrétaire d’Etat à l’intérieur, Laurent Nuñez, il y a 500 enfants « de parents français qui évoluent sur zone » en Irak et en Syrie. Sur ces 500 enfants, « une petite centaine est revenue depuis 2015 » et certains sont morts. Quant aux « 200 à 300 » autres, « on ne sait pas très bien où ils sont », avait déclaré jeudi soir le secrétaire d’Etat sur France 2.