Ange Dibenesha Marifa, un jeune homme de 31 ans, est mort deux jours après avoir été pris d’un malaise cardiaque lors d’un contrôle routier, a confirmé au Monde dimanche 31 mars une source proche du dossier.

Le trentenaire, au volant d’« un véhicule de marque BMW », a fait l’objet d’un contrôle routier aux alentours de la capitale, au niveau de la porte d’Italie, jeudi 28 mars à 1 h 50, a indiqué la préfecture de police de Paris dans un communiqué. Il était « en situation d’annulation de son permis de conduire » et a été « dépisté positif au test de l’imprégnation alcoolique », précise la préfecture.

Il aurait été pris d’un malaise cardiaque après avoir ingéré une substance

Vers 2 h 10, alors que les fonctionnaires attendaient un véhicule pour transporter l’interpellé, ce dernier aurait ingéré une substance non identifiée « en grande quantité », indique-t-on de source proche du dossier au Monde. C’est alors qu’il aurait été pris de convulsions et qu’il aurait fait un malaise cardiaque.

La préfecture indique avoir « immédiatement » sollicité l’intervention des pompiers qui ont effectué un massage cardiaque sur le conducteur. Celui-ci a ensuite été transporté à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière par le SAMU. Le parquet a confié l’enquête à la brigade de stupéfiants de la direction de la police judiciaire de Paris.

Des militants et responsables politiques demandent la « transparence »

Les proches d’Ange Dibenesha Marifa n’auraient été prévenus que le vendredi 29 mars de son état, soit plus de vingt-quatre heures après les faits, selon un témoignage vidéo de la mère du trentenaire relayé samedi sur Facebook par Ligue de défense noire africaine (LDNA), et dans lequel elle demande « la vérité ». Cette vidéo a suscité une vive émotion sur les réseaux sociaux. L’annonce par la suite de la mort du trentenaire samedi, toujours par la LDNA, a décuplé l’attention portée à cette affaire.

La Ligue de défense noire africaine a annoncé sur Facebook dimanche le décès d’Ange Dibenesha Marifa. / https://www.facebook.com/liguededefensenoirafricainefrance

Dimanche, dans l’après-midi, le hashtag #justicepourAnge était en tête des tendances sur Twitter. La militante antiraciste Rokhaya Diallo a ainsi demandé sur Twitter « la transparence » sur les événements qui ont conduit à la mort d’Ange Dibenesha Marifa.

Plusieurs personnalités politiques ont fait de même, comme l’ancien candidat à l’élection présidentielle Benoît Hamon, qui estime que « l’Etat a le devoir » de répondre aux questions des proches du défunt sur les circonstances du décès :