A Malabo, en Guinée équatoriale, en janvier 2015. / ISSOUF SANOGO / AFP

De longues files d’attente apparues depuis quatre jours continuaient de se former, dimanche 31 mars, devant les stations d’essence de Malabo, avant la tenue d’une conférence des producteurs africains de pétrole dans la capitale équato-guinéenne, a constaté un journaliste de l’AFP. « Je suis ici depuis samedi minuit, il est déjà 9 heures et il n’y a toujours pas de carburant », s’impatientait Sergio, un chauffeur de taxi.

Le groupe français Total, principal fournisseur de carburant en Guinée équatoriale depuis trente-cinq ans, refuse cependant de parler de « pénurie ». « En dépit d’une quantité satisfaisante d’essence permettant de répondre à la demande habituelle dans l’île de Bioko [où se trouve Malabo], les stations Total connaissent ces derniers jours une affluence exceptionnelle […] indépendante de leur volonté », selon une note de presse du groupe pétrolier parvenue à l’AFP.

Du pétrole mais pas de raffinerie

Pour faire face à cette situation, Total Guinée équatoriale a décidé de rationner le carburant dans la capitale, en accord avec le ministère du pétrole. Les taxis ont droit à une quantité de carburant limitée à 5 000 francs CFA (7,50 euros, soit 10 litres), les voitures individuelles à 10 000 francs CFA.

Total compte 29 stations-service en Guinée équatoriale, dont dix dans l’île de Bioko. L’entreprise nationale de pétrole, Geptrol, dispose également de stations-service mais elles sont le plus souvent vides. Le gouvernement a autorisé, début 2019, l’entreprise camerounaise Tradex à devenir le troisième distributeur de carburants dans le pays.

La Guinée équatoriale est le troisième producteur de pétrole d’Afrique subsaharienne mais ne dispose pas de raffinerie. Le manque de carburants à Malabo survient alors que doit s’y ouvrir, à partir de mardi et pour quatre jours, la septième conférence de l’Organisation des producteurs de pétrole en Afrique (APPO).