Jack Taylor / AP

La première ministre britannique, Theresa May, a présidé, mardi 2 avril au 10 Downing Street, plusieurs heures de discussions ministérielles pour tenter, pour la énième fois, de trouver une solution au casse-tête du Brexit.

A l’issue de cette réunion, elle a annoncé vouloir réclamer aux dirigeants européens un nouveau report du Brexit et proposé de discuter avec le chef de l’opposition travailliste « afin de tenter de s’entendre ». Les dirigeants de l’Union européenne (UE) avaient donné jusqu’au 12 avril au gouvernement britannique pour faire adopter le Traité de retrait du Brexit par le Parlement ou présenter un plan alternatif, sans quoi le Royaume-Uni quittera l’UE sans accord.

Lors de son allocution télévisée, Mme May a déclaré :

« Nous aurons besoin d’une nouvelle extension de l’Article 50 [un nouveau report de la date de départ], qui soit aussi brève que possible, et qui prendra fin lorsque nous entérinerons l’accord. Aujourd’hui, je prends une initiative pour sortir de l’impasse. Je propose de discuter avec le chef de l’opposition afin de tenter de s’entendre sur un plan auquel nous nous tiendrons l’un et l’autre pour faire en sorte que nous quittions l’Union européenne avec un accord. »

Appelant à l’unité nationale, elle a donc tendu la main au chef de file des travaillistes, Jeremy Corbyn pour que les élus du Labour contribuent à l’adoption d’une alternative à son accord susceptible d’être soumise la semaine prochaine à l’Union européenne. La majorité potentielle de la première ministre est de plus en plus minée par les divisions, entre ceux de ses membres favorables à l’UE et les partisans d’une sortie sans concession, irrités que le divorce n’ait pas eu lieu à la date initialement prévue, le 29 mars.

Jusqu’ici, le Parlement britannique a rejeté, par trois fois, le traité de retrait de l’UE péniblement négocié par le gouvernement britannique. Celui-ci n’a d’ailleurs par exclu de soumettre le texte à un quatrième vote s’il a « une chance raisonnable de succès ».

Macron : « Nous ne pouvons éviter l’échec à sa place »

Premier à réagir, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a appelé à la patience avec le Royaume-Uni. « Même si, après cette journée, nous ignorons quelle sera l’issue, restons patients », a-t-il écrit sur Twitter.

Avant la prise de parole de Mme May, Emmanuel Macron recevait le premier ministre irlandais Leo Varadkar à l’Elysée. « Notre priorité, ce doit être le bon fonctionnement de l’Union européenne et du marché unique. L’Union européenne ne peut être durablement l’otage de la résolution d’une crise politique au Royaume-Uni », a dit le président de la République

A une semaine d’un conseil européen exceptionnel, le 10 avril, le président français a aussi promis que la France et l’Europe « n’abandonneront jamais, quoi qu’il arrive, l’Irlande et les Irlandais », soulignant « l’extraordinaire difficulté que poserait à l’Irlande » un Brexit sans accord.

« Il revient au Royaume-Uni de présenter un plan alternatif crédible, soutenu par une majorité, d’ici le 10 avril pour l’éviter ». Faute de quoi « il aura de facto choisi de lui même de sortir sans accord. Nous ne pouvons éviter l’échec à sa place », a-t-il insisté.

L’histoire du Brexit, épisode 2 : « Un accord impossible ? »
Durée : 09:10

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