Le nombre des abonnés numériques des « Echos » (48 000 fin mars 2019) a dépassé l’an dernier celui de ses abonnés papier (41 000). / Charles Platiau / REUTERS

Le quotidien Les Echos fait peau neuve. Ses lecteurs ont découvert, mardi 2 avril, une nouvelle formule, à la fois de son site Internet et de ses pages. Plus que la maquette du journal économique, c’est surtout dans la refonte de son site que la direction place ses espoirs. Et pour cause : 81 % de son audience totale se fait en ligne et les ventes au numéro des Echos, comme dans le reste du secteur, continuent de chuter (- 17 % en 2018 sur un an).

« C’est le sens de l’histoire, souligne Pierre Louette, le PDG du groupe Les Echos-Le Parisien depuis un an, en rappelant que le nombre des abonnés numériques des Echos (48 000 fin mars 2019) a dépassé l’an dernier celui de ses abonnés papier (41 000). Le journal est engagé depuis plusieurs années dans cette transition. » A titre de comparaison, Le Monde comptait 158 000 abonnés numériques en janvier, contre 150 000 pour Mediapart et 110 000 pour Le Figaro, d’après l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM), l’organisme de mesure de la profession.

La hausse des abonnés en ligne a permis au quotidien de compenser le recul des ventes en kiosque, puisque sa diffusion a augmenté ces huit dernières années, à 129 000 exemplaires en janvier 2019.

« Une navigation plus fluide »

Le nouveau site, dont la précédente version datait de 2014, affiche une interface plus étoffée pour les abonnés. « Il permet une navigation plus fluide, et leur offre davantage de services », souligne Thomas Karolak, directeur du numérique. Quant à l’espace auquel ont accès les non-abonnés, il a été pensé pour proposer aux marques « des emplacements publicitaires mieux positionnés », et donc plus rémunérateurs, mais aussi pour « recruter davantage d’abonnés » parmi les visiteurs de son site, explique Bérénice Lajouanie, directrice générale des Echos. Le titre ambitionne ainsi de doubler son nombre d’abonnés numériques d’ici cinq ans. Et ce, malgré des tarifs élevés, s’échelonnant de 18 à 52 euros par mois, selon les services inclus.

Le groupe Les Echos-Le Parisien, propriété de LVMH, a investi deux millions d’euros dans ce nouveau site, sur lequel ses équipes travaillent depuis un an et demi. Autre chantier en cours, Les Echos lancera, d’ici à cet été, un podcast d’actualité d’une vingtaine de minutes chaque matin, inspiré du très populaire « Daily », du New York Times. Il est élaboré avec le studio de production Binge Audio, dont Les Echos-Le Parisien a acquis un tiers du capital en décembre 2018.

Le titre entend par ailleurs poursuivre sa diversification, dont il a tiré 37 % de son chiffre d’affaires en 2018, contre 9 % en 2011. Son salon VivaTech consacré à l’innovation, coorganisé avec Publicis, est rentable depuis sa deuxième édition en 2017, et le quotidien a lancé avec Franceinfo le festival « Médias en Seine », en novembre dernier.