M. Barr a publié le 24 mars un résumé de quatre pages du rapport Mueller selon lequel il n’existe pas de preuve d’une coordination entre l’équipe de Donald Trump et Moscou pour influencer l’élection présidentielle de 2016. / Jim Bourg / REUTERS

La commission judiciaire de la Chambre des représentants a engagé, mercredi 3 avril, une épreuve de force avec le ministre de la justice, William Barr, pour obtenir l’intégralité du rapport Mueller, plutôt qu’une version expurgée actuellement préparée par le département de la justice.

« Nous allons travailler avec le ministre de la justice pendant une courte période dans l’espoir qu’il nous révélera l’intégralité du rapport et les documents correspondants », a déclaré Jerry Nadler, le président démocrate de la commission judiciaire de la Chambre des représentants. « Mais si cela ne marche pas, nous allons très rapidement émettre des injonctions » pour obtenir les documents, a-t-il ajouté.

Auparavant, il avait assuré que si le ministère refusait de transmettre volontairement le rapport, « ce devrait être du ressort d’un juge (…) de décider si la commission [devait] étudier le rapport intégral ».

M. Barr a publié dimanche un résumé de quatre pages de ce document selon lequel il n’existe pas de preuve d’une coordination entre l’équipe de Donald Trump et Moscou pour influencer l’élection présidentielle de 2016.

« Aucun problème » pour Donald Trump

Donald Trump a assuré qu’il ne voyait « aucun problème » à la publication du rapport, mais les démocrates craignent que le président « invoque son autorité présidentielle » pour bloquer sa diffusion, selon M. Nadler.

La commission a également approuvé des injonctions à l’encontre de cinq anciens proches conseillers de M. Trump ou responsables de la Maison Blanche, dont Steve Bannon, Hope Hicks et Reince Priebus, notamment pour obtenir leurs témoignages.

Le rapport de près de quatre cents pages du procureur spécial Robert Mueller, rédigé après une enquête de vingt-deux mois, conclut qu’il n’existe pas d’éléments prouvant une entente ou une coordination entre l’équipe de campagne de Donald Trump et Moscou pour influencer les résultats de la présidentielle, selon un court résumé du document publié le 24 mars par William Barr. Cependant, il « n’exonère pas » le président de l’accusation d’entrave à la justice dans cette affaire.

M. Barr a promis de rendre public ce rapport à la mi-avril, le temps d’en retirer certains passages sensibles qui pourraient mettre en danger des sources ou contenir des éléments sur d’autres enquêtes en cours.

Mais les parlementaires démocrates, qui contrôlent la chambre basse du Congrès, exigent que le rapport original leur soit transmis car le ministre, nommé par M. Trump, n’est pas, selon eux, un observateur neutre. « La commission doit tout voir, comme cela s’est toujours passé », a expliqué M. Nadler, soulignant que les membres de cette commission « ont l’habitude d’étudier des documents confidentiels ».