Facebook n’a trouvé aucune trace d’ingérence étrangère dans le mouvement des « Gilets jaunes », qui est né et s’est organisé en grande partie sur le réseau social.

Les autorités françaises s’inquiétaient du rôle éventuel d’une puissance étrangère qui aurait pu, en sous-main, instrumentaliser la contestation. Trois mois plus tard, l’enquête interne au réseau social n’a rien découvert de suspect, a expliqué Nathaniel Gleicher, directeur de la cybersécurité de Facebook, dans un entretien accordé au Monde jeudi 4 avril.

Des habituels « discours clivants »

Ce cadre de l’entreprise californienne – qui dirige les équipes chargées de contrer les opérations de propagande – a cependant reconnu, sans les nommer, que certains acteurs avaient profité de la contestation pour diffuser leurs habituels « discours clivants » comme « à chaque fois qu’il y a un mouvement politique majeur ». « Mais savoir si nous avons détecté quelque chose d’inauthentique dans le mouvement en lui-même, c’est une question différente et nous n’avons rien repéré sur ce point. Nous n’avons rien vu d’inauthentique dans le mouvement. Nous continuons à surveiller la situation, puisque notre travail consiste justement à repérer ce genre d’activité » a encore expliqué M. Gleicher.

Depuis 2016, le réseau social fait la chasse aux comportement « inauthentiques », c’est à dire à des comptes ou des pages Facebook qui ne sont pas ce qu’ils prétendent être et tentent de diffuser des messages pour influencer le débat politique.

Le secrétariat général à la défense nationale français avait, début décembre, diligenté des vérifications sur les réseaux sociaux après avoir repéré l’apparition de nombreux comptes suspects et très actifs sur le sujet des gilets jaunes, notamment sur Twitter.

La question de l’ingérence politique de puissances étrangères par le biais des réseaux sociaux est un risque pris très au sérieux par les autorités françaises depuis quelques années. En particulier depuis que la Russie a mené une opération d’envergure contre l’élection présidentielle américaine, en 2016. La Russie a d’ailleurs été pointée du doigts par certains experts dans le cadre du mouvement des « Gilets jaunes ».