Le Conseil national de l’ordre des médecins a annoncé, vendredi 5 avril, sa décision de porter plainte devant la juridiction ordinale contre trois responsables du Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof) pour « déconsidération de la profession ». Dans un courriel envoyé le 12 mars à environ deux mille de ses adhérents, le syndicat leur avait demandé de se « tenir prêts à arrêter la pratique des IVG [interruptions volontaires de grossesse] » pour se « faire entendre » du ministère de la santé et obtenir la satisfaction d’une revendication concernant le fonds de garantie de la profession.

Sur Twitter, le Conseil national de l’ordre a fait valoir vendredi que le droit à l’IVG est « un acquis majeur des femmes, et qu’il ne saurait être mis en balance comme moyen de faire aboutir une revendication syndicale ». En mars, après la médiatisation de l’e-mail du Syngof, la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, avait dénoncé le « caractère inadmissible de ces menaces qui vont à l’encontre du respect inconditionnel du droit à l’IVG garanti dans notre pays ».

Les trois médecins visés par la plainte sont Jean Marty, l’ex-président du Syngof et membre du conseil d’administration du syndicat, l’auteur du courriel, ainsi qu’Elisabeth Paganelli, la secrétaire générale du Syngof, et Bertrand de Rochambeau, son président. Ces trois médecins seront poursuivis devant les chambres disciplinaires régionales de l’ordre des médecins dont ils dépendent.