Plus d’une centaine de cétacés ont été capturés puis exposés à Nakhodka, dans la province du Primorié. / HANDOUT / REUTERS

La Russie promet de mettre fin à sa « prison des baleines » qui a provoqué pendant plusieurs semaines la colère des militants écologistes. Les autorités russes ont en effet assuré, lundi 8 avril, qu’ils comptaient libérer les 11 orques et 93 bélugas capturés dans l’Extrême-Orient russe et entassés depuis l’été dans des bassins.

L’affaire a éclaté à la fin de l’année 2018 lorsque Laura Beloivan, militante écologiste et responsable du centre de réhabilitation pour animaux marins baptisé Phoque, a révélé la présence de ces cétacés dans des enclos, près de Vladivostok. Avec l’aide d’un drone, elle a diffusé ces images sur Facebook, qui ont provoqué une grande émotion dans tout le pays. Plus de 1,4 million de personnes ont signé une pétition sur le site Change.org demandant la remise à la mer de ces orques et bélugas.

Face à la pression, le président russe, Vladimir Poutine, a réclamé le 20 février un rapport sur son bureau d’ici au 1er mars. Et il a ordonné à son premier ministre, Dmitri Medvedev, de lui remettre un état des lieux sur les conditions de préservation des mammifères marins dans le pays d’ici au 25 juillet.

Faille juridique

Le gouverneur de la région de Sakhaline, Oleg Kojemiako, a annoncé la prochaine libération des cétacés après s’être entretenu avec Charles Vinick, un défenseur américain des animaux, et le fils du célèbre explorateur français Jacques-Yves Cousteau, Jean-Michel. / HANDOUT / REUTERS

Après plusieurs semaines de controverses, le gouverneur de la région de Sakhaline, Oleg Kojemiako, a donc annoncé lundi avoir « pris la décision de libérer les animaux dans la nature » après s’être entretenu avec Charles Vinick, un défenseur américain des animaux, et le fils du célèbre explorateur français Jacques-Yves Cousteau, Jean-Michel. « Notre objectif est de les libérer tous », ont déclaré les trois hommes dans un communiqué commun.

Jean-Michel Cousteau a assuré à l’AFP être persuadé que « beaucoup des animaux » seront libérés mais qu’il faudrait du temps pour trouver la bonne solution pour chaque animal : « Si certains sont malades, nous prendrons soin d’eux. » Les conditions de captivité des mammifères marins « ne sont pas favorables à leur santé sur le long terme », a déclaré M. Vinick, qui dirige le Whale Sanctuary Project, à l’AFP, ajoutant : « Les bassins sont petits et encombrés, trop peu profonds. » Les scientifiques ont pris des échantillons et effectué des enregistrements audio des animaux pour déterminer leur état et vont travailler avec la Russie, a-t-il précisé.

La Russie est le seul pays où ces mammifères marins peuvent être capturés en plein océan à des fins « pédagogiques », une faille juridique utilisée par les trafiquants pour vendre des animaux à l’étranger, en particulier en Chine, où se développe un réseau de parcs à thème marins.