Romain Franck, lors de son audience au tribunal de Beersheba, le 19 mars 2018. / Sebastian Scheiner / AP

En Israël, le tribunal de Beersheba a condamné, lundi 8 avril, à sept ans de prison ferme Romain Franck, ancien employé du consulat général de France à Jérusalem, pour son implication dans un trafic d’armes entre les territoires palestiniens.

Sans disposer de l’immunité diplomatique, le jeune homme, âgé de 24 ans et originaire du nord de la France, était accusé par Israël d’avoir mis à profit la relative protection que lui conféraient ses fonctions pour transporter dans un véhicule du consulat, en plusieurs voyages, environ 70 pistolets et deux fusils automatiques.

A bord d’un véhicule diplomatique, Romain Franck espérait échapper aux contrôles israéliens, notamment à l’entrée et à la sortie de Gaza, étroitement surveillées par Israël. Dans son jugement, le tribunal n’évoque plus que 29 pistolets.

La famille voudrait qu’il purge sa peine en France

Selon la sécurité intérieure israélienne, le Français recevait les armes d’un employé du Centre culturel français à Gaza et les sortait de l’enclave dans le véhicule du consulat général. Une fois en Cisjordanie, il remettait les armes à un individu qui les revendait à des trafiquants, selon la même source. M. Franck a agi pour l’argent et à l’insu de ses supérieurs, d’après les services israéliens. Ses activités lui auraient rapporté 26 000 shekels (environ 6 400 euros).

La cour lui a ainsi reproché d’avoir « cyniquement abusé » de sa position. Mais elle a retenu à sa décharge ses aveux et ses remords ainsi que l’absence d’antécédents. Elle a relevé qu’il n’avait « pas agi par conviction idéologique, ou par volonté de nuire à la sécurité de l’Etat d’Israël ».

Romain Franck aurait pu être condamné bien plus lourdement compte tenu de la gravité des faits, a déclaré son avocat, Kenneth Mann. « C’est quelque chose de très difficile pour toute la famille, et ils espèrent que leur fils va rentrer en France le plus vite possible », a-t-il ajouté. Sa famille voudrait qu’il purge sa peine en France. « Les Français doivent en faire la demande, et les Israéliens décideront », a précisé Me Mann.