Le maire socialiste de Brest, François Cuillandre, le 13 mars 2014. / FRED TANNEAU / AFP

Le maire socialiste de Brest, François Cuillandre, ainsi que deux de ses anciens conseillers municipaux, Alain Masson et Jean-Luc Polard, ont été placés en garde à vue mardi 9 avril dans le cadre de l’enquête sur le versement des indemnités des élus PS de la ville, a-t-on appris auprès du parquet et de la métropole.

Le parquet de Brest avait ouvert en mai 2018 une enquête préliminaire pour détournement de fonds publics à la suite de révélations du journal Le Télégramme sur la manière dont les indemnités des élus socialistes de la métropole étaient gérées par l’intermédiaire de l’association « Vivre à Brest ».

« M. Cuillandre est sorti libre de la police judiciaire vers 16 h 30 », a fait savoir à l’AFP le procureur de la République de Brest, Jean-Philippe Récappé. « François Cuillandre a été auditionné par la police judiciaire dans le cadre de l’information judiciaire ouverte » dans cette affaire, a fait savoir dans un communiqué la ville de Brest. « Il a été entendu dans les mêmes conditions que les autres personnes auditionnées », a-t-elle précisé.

Les deux anciens conseillers municipaux de la ville, M. Masson, qui était aussi premier vice-président de la métropole, et M. Polard, également placés en garde à vue, devaient eux être présentés à un juge d’instruction dans la soirée en vue d’une éventuelle mise en examen pour « abus de confiance et complicité d’abus de confiance », a ajouté le procureur de Brest. « Les auditions sont en cours », a-t-il précisé dans la soirée.

Pot commun

« Les élus les mieux lotis aidaient ceux qui l’étaient moins », avaient expliqué Alain Masson, président de l’association, et Jean-Luc Polard, son trésorier, lors d’une conférence de presse organisée peu après les révélations du Télégramme. Ainsi, la quasi-totalité des élus socialistes versaient leur indemnité dans un pot commun avant une redistribution qu’ils jugeaient plus « juste et solidaire ».

Mais l’enquête a révélé qu’Alain Masson aurait perçu son indemnité d’élu municipal et communautaire (4 400 euros net) en plus d’une somme mensuelle de 3 470 euros, prise dans le pot commun, et ce depuis au moins 2014. De plus, le versement de cette somme n’aurait pas été décidé à l’issue d’un vote de l’association et n’aurait pas été déclaré au fisc. Les deux anciens élus avaient démissionné de leur mandat dans le cadre de cette affaire.