Le président sud-soudanais, Salva Kiir, et le pape François, au Vatican, le 16 mars 2019. / ALESSANDRA TARANTINO / AFP

Le président Salva Kiir, le chef rebelle Riek Machar et les autorités ecclésiastiques du Soudan du Sud participeront, mercredi 10 et jeudi 11 avril, à « une retraite spirituelle » pour la paix, a annoncé le Saint-Siège mardi. « L’Eglise veut ainsi offrir une occasion propice à la réflexion, à la prière, à la rencontre et à la réconciliation » aux responsables du Soudan du Sud travaillant pour « un avenir de paix », explique le communiqué du Vatican.

Cette retraite à la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où loge le pape François, rassemblera cinq membres de la présidence du Soudan du Sud qui doivent diriger le pays à compter du 12 mai, en vertu d’un accord de partage du pouvoir pour mettre fin à la guerre civile. Outre le président Salva Kiir seront présents quatre des cinq vice-présidents désignés : le chef rebelle Riek Machar, James Wani Igga, Taban Deng Gai et Rebecca Nyandeng De Mabior. Les autorités ecclésiastiques seront représentées par les huit membres du Conseil des Eglises du Soudan du Sud.

Cette initiative a été proposée par le chef des anglicans, l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby. La retraite sera prêchée par l’archevêque de Gulu (Ouganda), Mgr John Baptist Odama, et par le président de la Conférence des supérieurs majeurs d’Afrique et de Madagascar, Agbonkhianmeghe Orobator. Elle s’achèvera par un discours du pape François, jeudi à 17 heures (15 heures GMT). Les participants à la retraite recevront une bible dédicacée par le pape et par l’archevêque de Cantorbéry, qui comportera le message « Recherche ce qui unit - Surmonte ce qui divise ». Les leaders du Soudan du Sud exprimeront leur « engagement commun pour la paix », avant de recevoir une bénédiction, précise encore le Saint-Siège.

Plus de 380 000 morts

MM. Kiir et Machar ont signé en septembre à Addis-Abeba (Ethiopie) un nouvel accord de paix prévoyant un partage du pouvoir et visant à mettre un terme à près de cinq ans d’une guerre civile qui a fait plus de 380 000 morts et poussé plus de 4 millions d’habitants à fuir leur foyer.

Le pape François a maintes fois exprimé sa préoccupation pour le Soudan du Sud. Début 2017, il avait annoncé qu’il souhaitait s’y rendre avec Mgr Welby. Il a réitéré mi-mars ce souhait d’un voyage au Soudan du Sud, en signe d’« encouragement au processus de paix », à l’issue d’une audience accordée à M. Kiir. Le pape et le président sud-soudanais ont alors évoqué les « questions concernant l’application de l’accord » d’Addis-Abeba, en particulier la fin des violences, le retour des réfugiés et le développement du pays, selon un communiqué du Vatican.

Le Soudan du Sud avait sombré dans la guerre civile en décembre 2013 lorsque Salva Kiir, un Dinka, avait accusé Riek Machar, son ancien vice-président et membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’Etat. Exilé à Khartoum, au Soudan, ce dernier a prévu de revenir à Juba en mai dans le cadre de l’application de l’accord de paix.