Des manifestants à Bratislava, le 1er octobre 2018. / Darko Vojinovic / AP

Un ancien militaire a avoué, jeudi 11 avril, avoir tué le journaliste d’investigation Jan Kuciak et sa compagne l’an dernier, selon le site Aktuality.sk pour lequel travaillait le journaliste assassiné. Ce meurtre avait déclenché en 2018 des manifestations massives en Slovaquie et provoqué la démission du premier ministre.

Jan Kuciak et sa fiancée Martina Kusnirova avaient été tués chez eux en février 2018. Ce meurtre intervenait au moment où le journaliste s’apprêtait à publier un rapport sur les liens présumés entre des hommes politiques slovaques et la mafia italienne, et sur des fraudes autour des fonds agricoles européens.

Le site d’informations Aktuality.sk, contrôlé par le groupe de presse Axel Springer, cite une « source bien informée » non identifiée indiquant que Miroslav Marcek, un ancien militaire, aurait confessé le double meurtre. Citant des sources policières, plusieurs médias locaux ont également rapporté ces déclarations.

Miroslav Marcek et trois autres suspects ont été inculpés dans l’affaire de ce double meurtre et sont détenus depuis octobre dernier. L’homme d’affaires Marian Kocner, accusé d’avoir commandité le meurtre, reste lui aussi en détention.

Election d’une ancienne manifestante

Le meurtre de Jan Kuciak et son rapport publié à titre posthume avaient provoqué des manifestations de rue massives dans ce pays de 5,4 millions d’habitants et poussé le premier ministre Robert Fico à la démission. Depuis, celui-ci a été remplacé par Peter Pellegrini.

Le 31 mars, l’avocate libérale Zuzana Caputova, très critique à l’égard du gouvernement social-démocrate et qui avait elle-même participé à des manifestations après le meurtre du journaliste, a remporté l’élection présidentielle en battant au second tour un candidat soutenu par le parti au pouvoir.